samedi 3 février 2007

Intelligence (copie)

pardonnez-moi, je vais commencer à vous écrire, comme ça, de temps en temps, parce qu'il faut se dire les choses, et qu'elles nous relient un petit peu - en relation avec ce qui va suivre.
pardon aussi pour le coté mail collectif. mais bon, on va tous travailler sur le même film, alors..........
(en même temps c'est un mot que j'aime bien, collectif, c'est comme en sport, on parle de collectif, on parle de mental, c'est quand même des beaux mots - j'opposerai, comme dirait mon ami jean-damien, collectif, qui est beau et noble, à collectivité, qui est dégueulasse - "collectivité territoriale", n'est-ce pas ?)
construire du collectif, donc, c'est l'objet de ces mails, celui-là et ceux qui suivront - si d'autres suivent. (peut-être que je vais avoir honte de vous avoir écrit et que je ne recommencerai pas.) vous pouvez les lire comme un blog - mais comme je ne sais pas faire de blog, je préfère vous écrire, comme ça. pardon à ceux que ça offense - et bien sûr, vous n'êtes pas obligés de lire. (peut-être que j'apprendrai à faire un blog, quand même.)

bref.

je repense à la scène où michel revient d'italie avec emma, et pendant qu'elle dort il fouille son appart, son sac et tout, cherchant on ne sait quoi et sans doute que lui non plus ne sait pas ce qu'il cherche, mais je me dis que le soupçon est toujours là, chez lui, depuis le début, pourtant pendant tout le voyage en italie, on n'a plus entendu parler de son soupçon, il ne l'a formulé que dans le restaurant au début, et puis après plus rien, et là, hop, le soupçon resugit - pour ceux à qui je ne l'aurais pas encore dit, je précise que le soupçon vient de basic instinct, cette idée du soupçon, et qu'elle m'a été soufflée par nathalie, à qui il faut quand même rendre, comme à césar, ce qui lui appartient - et je me disais, donc, que dans une certaine mesure on pouvait penser que ce geste (celui de fouiller l'appartement) était un geste absurde et pas forcément compréhensible (sauf qu'il y a le coup de fil juste après, et qu'on comprend les questions qu'il se pose - en gros, confusément : "est-ce que mon frère s'est fait manger par un trou noir, est-ce que cette meuf est un trou noir" etc. - et je ne sais pas ce qu'il faut penser du fait que cette pensée lui vienne après qu'ils aient baisé pour la première fois - ou plutôt si je sais quoi en penser, et ça me rappelle cette phrase sublime entendue dans une conférence sur l'astrophysique et qui désormais figure dans le scénario : "un trou noir n'a pas de poils" - enfin bref) tout ça pour dire que dans un premier temps, cette scène me semblait faible ou absconse (pourquoi le gars fouille les affaires de la fille?) - mais on a second thought, je trouve ça intéressant, parce qu'on se dit que le soupçon a continué à creuser son tunnel en lui, et maintenant il a des pensées folles - du genre "cette meuf est un trou noir", par exemple - pardon de dire que je trouve qu'une scène que j'ai écrite est intéressante, c'est pas pour frimer, juste pour qu'on se comprenne bien. je trouve que ça donne un peu d'air au personnage de michel, un peu de liberté et un peu de profondeur - qu'il ait le loisir de réfléchir
même quand il n'est pas filmé en train de réfléchir - qu'il existe un peu entre les scènes, qu'il y ait du hors-champ - ne jamais oublier ça quand même : que le hors-champ c'est le lieu de l'intelligence - ou de la malice parfois (cf. les films de wes craven), mais enfin c'est un lieu actif par essence, par nature, parce que c'est le lieu (c'est la seule raison) où la pensée du spectateur tourne à plein et le plus librement, c'est donc un lieu génial. bref : je trouve que la scène où michel fouille l'appart d'emma, c'est la scène qui me dit que ce gars est intelligent. voilà.

une autre chose que je me dis : à la fin, qu'est-ce qui change pour emma ?
réponse : elle est reliée.
(cf. le début de ce post.)
parce que quand même, seule, seule, tellement seule tout au long du film - et même, pendant la majeure partie du film, ne souffrant pas de cette solitude (cette meuf est un monstre, ne l'oublions pas) - mais quand même, à la fin, elle souffre un peu (les cauchemars et tout), et la japonaise, elle lui donne ça : un lien.
je me disais que cette idée-là, moi ça peut me faire pleurer, au cinéma.

voilà.
merci de m'avoir lu.

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