dimanche 25 février 2007

Rieurs

des gens de ma famille, je n'ose pas dire leur nom pour ne pas les ridiculiser davantage, ont vu christophe dans l'émission de pascale clark sur canal, et ils n'en revenaient pas, ils prenaient ce type pour un demeuré parce qu'il n'arrivait pas à aligner trois mots, on s'est regardés, ils m'ont dit qu'ils avaient ri parce que vraiment, non mais vraiment, ce type...............
la tristesse, mon dieu, l'infini de la tristesse.
ça m'a rappelé angers (ça m'a rappelé rocky).
les rieurs, quoi.

alors qu'il faut écouter, il suffit d'écouter le concert olympia 2002 pour comprendre.

"la vitesse, c'est beau, mais pour les fantômes, il faut faire attention à tous les dérapages non contrôlés.............."

ça met d'accord.

Collectif

non, encore un mot :
je voulais juste vous dire que ça va être génial.
je ne parle pas du film, bien sûr, je parle du temps qu'on va passer à le fabriquer.
ce temps-là, ce moment, ça va être génial.
(ça m'a saisi tout à l'heure, j'ai pris conscience de ça, alors je voulais vous le dire.)
on va le faire, tous ensemble, on va le faire.
je suis super content de le faire avec vous.
each and everyone of you.
merci.

(maintenant au lit.)

Crâneuse

un dernier mot avant d'aller dormir : j'aime pas les crâneuses. j'aime pas les crâneurs non plus, mais les crâneuses, c'est pire. (au cinéma ou dans la vraie vie.)

ma meuf, elle est pas crâneuse. c'est aussi pour ça que je l'aime. elle pourrait être juste belle et intelligente, mais comme elle crâne pas, du coup, en plus, elle est magnifique.

samedi 24 février 2007

Trou noir (détail)

je repense à la scène où emma et michel vont au restaurant, cette scène désormais gigantesque, comme un bloc énorme au milieu du film (du scénario), et je repense plus spécialement au moment, apparemment anodin, où emma se retourne pour regarder un type à une table derrière (le type qui joue avec ses baguettes) - et ensuite, dit le scénario, "michel finit par revenir".

soudain, je me suis dit : quand michel revient, emma n'est plus à table. elle revient après lui.
elle revient d'où ?
je ne sais pas. peut-être juste des toilettes.
mais en tout cas, pendant ce moment où elle regardait l'homme aux baguettes, et où on voyait, en subjectif comme on dit dans le cinéma, l'homme aux baguettes, elle s'est levée sans qu'on le sache, est partie faire un truc........
j'y tiens énormément. je ne sais pas pourquoi, mais j'y tiens.
du coup, quand michel revient, il trouve la table désertée. pas grave, il s'installe. et emma revient un instant après lui. il ne lui demande pas où elle était. et la conversation se poursuit :
emma : "ça va?"
michel : "ça va."
etc.

ce moment où on croyait être dans son regard (dans son subjectif, comme on dit), alors qu'en fait elle n'était même plus à table (mais on ne s'en rend compte que quand michel revient). c'est ce moment-là qui m'intéresse. le moment où en fait personne ne regardait ce type aux baguettes.
ce moment, c'est un trou noir.
personne ne le verra. personne n'y fera attention. mais si c'est bien fait, on sentira quand même qu'il y a un truc qui cloche. une petite gêne. un petit caillou.

voilà.

(ça me fait penser qu'il faudrait que je relise tout le scénario pour essayer de voir ce qu'elle fait dans les moments où on ne la voit pas.)

(par exemple, quand elle attend françois en haut de l'escalier, pendant qu'il va vérifier que la porte est fermée. elle fait quoi, là-haut ?)

(encore un trou noir.)

God

une petite phrase de blanche dubois pour finir, pour la nuit et les rêves (ceux de françois et des autres):

"Sometimes there is God so quickly."

good night to y'all.

Emma



allez, il est tard, brosse à dents + douche (ou vice-versa) et au lit avec jane.
(mais bon sang, quand est-ce qu'elle va se faire frank churchill ?)
(et mr. knightley, elle se le fait ou pas ?)

Délivrance (2)

c'est-à-dire, je comprends les réalisateurs français qui vont tourner à hollywood : ce n'est pas anodin qu'ils réalisent souvent leur meilleur film une fois là-bas, j'ai le sentiment que ça les délivre de quelque chose, du poids de quelque chose qui colle ici, qui empêche, qui encombre. (quoi ? la géographie, la langue, les acteurs, quoi ?)
regarde : richet, gans, aja.
la vraie délivrance, c'est les états-unis.
(on dit deliverance.)
("he knelt to give thanks for his deliverance." je ne sais plus où j'ai lu ça.)

Désir

j'ai vraiment, VRAIMENT (et tu sais comme les majuscules sont rares ici) envie de tourner la troisième partie du monde.
j'ai vraiment envie de tourner la troisième partie du monde.
j'ai vraiment envie de tourner la troisième partie du monde.
j'ai vraiment envie de tourner la troisième partie du monde.
j'ai vraiment envie de tourner la troisième partie du monde.
j'ai vraiment envie de tourner la troisième partie du monde.
j'ai vraiment envie de tourner la troisième partie du monde.

Délivrance

ça me délivrerait de tourner un truc que je n'ai pas écrit.

j'y pense avec délices.

(c'est-à-dire, ça me délivrerait de ne pas avoir à écrire une chose avant de la tourner.)

si quelqu'un a un truc à tourner mais ça le saoule, qu'il n'hésite pas, je suis là.

Midori



c'est mieux de l'écrire comme ça.

Mi-do-ri





ça serait bien d'en reparler, à l'occasion, quand même.
(je me dis, il faudrait que j'en parle avec élodie.)

Père & fils

ça commencerait par un fils et son père qui courent. ils font un jogging. ils courent à côté mais pas ensemble. le fils n'a pas envie, on comprend que son père l'a obligé à courir. on comprend qu'ils ne s'entendent pas.
ça se passerait dans une ville de province. pas franchement à la campagne, juste une petite ville. le fils a écrit une nouvelle qui a été primée dans un journal local. c'est comme ça, il écrit.
et puis un week end, ils partiraient à la campagne pour chasser. là encore, on comprendrait que le fils n'a pas envie d'aller chasser, d'ailleurs, il ne se sert pas de son fusil.
il y aurait une vraie scène de chasse, enfin je veux dire que le père tâcherait d'apprendre à son fils des trucs sur la nature, sur comment pister une bête et tout, et le fils se ferait monstrueusement chier, jusqu'à ce qu'il voie une bête agonisante, et là carrément il jetterait son fusil et ferait la gueule, et puis il y aurait un repas de chasseurs, et tout le monde boirait beaucoup, et le fils serait bourré à la bière, et il dégueulerait partout, et les copains du père se moqueraient de lui.
bivouac en pleine nature.
et puis au matin, il y aurait une attaque, les chasseurs seraient attaqués. le fils et le père s'enfuiraient, réchappant miraculeusement à l'attaque - sans rien, pas d'armes, pas de vivres, rien.
tous les autres chasseurs seraient zigouillés. il ne resterait qu'eux deux, poursuivis par les meurtriers qui voudraient leur faire la peau à eux aussi.
du coup, ils seraient obligés de s'entraider. ils auraient peur ensemble, le fils pleurerait dans les bras de son père parce qu'il a peur, et le père n'arriverait pas vraiment à le consoler, et à un moment ils seraient séparés, le fils se retrouverait seul, et soudain les trucs que lui disait le père plus tôt deviendraient les seuls trucs qui lui permettent de rester en vie (comment pister un animal, comment s'approcher sans bruit, etc.), la forêt transformée en grand jeu de piste mortel, et ça ferait peur, putain que ça ferait peur, je te raconte pas, et à la fin bien sûr, bon je ne vais pas te raconter la fin, tu vois bien comment ça va finir.
(à un moment, il y aurait une scène de feu de camp où le père découvre que la nouvelle que son fils a écrite est en fait un plagiat, qu'il a piqué l'idée ailleurs, j'ai lu ça dans une histoire d'e.h.)
(dans l'histoire, je ne me souviens plus comment ça se passait, mais le père cachait à son fils qu'il savait qu'il avait plagié la nouvelle, et on comprenait là qu'il l'aimait infiniment, j'avais trouvé l'idée magnifique.)
donc je résume : un père et son fils, chasse à l'homme, film de peur, survival.
cw, si tu veux produire............

Comment je me suis disputé (Césars)

ça m'est venu quand je pensais aux césars, à la cérémonie, à la fête organisée au château pour l'occasion, et à laquelle il est entendu que je n'irai que si elle n'y va pas, et à laquelle il est bien entendu qu'elle n'ira que si je n'y vais pas, je me suis demandé comment on arrive à ça, à ce degré de haine, parce qu'il est bien entendu que c'est de ça qu'il s'agit, je suppose, rien de moins, ou alors une franche répulsion, quelque chose vraiment comme chez polanski, de la répulsion, ce haut-le-coeur qui te prend devant la viande avariée ou quand tu penses aux attitudes pas propres où tu as vu les autres se commettre et où tu t'es parfois commis toi-même, parce que tout ça c'est toujours une histoire de miroir, et c'est bien pour ça que c'est gênant, c'est comme quand on se regarde dans la glace pas très frais, l'oeil un peu jaune et la conscience aussi, et j'ai dû sentir ça un jour, mais trop fort, plus fort que les autres jours, et soudain ça m'est devenu insupportable, cette mascarade, cette somme de mondanités (comme on dirait des immondices), même s'il faut pas rigoler, on n'en sort jamais vraiment, mais au moins aujourd'hui je n'attends pas d'être rentré pour vomir (cf. le post intitulé "projection"), et je me disais voilà on en vient là, mais le mystère reste entier, et je pensais à nathalie qui me disait ce matin je fais quoi avec cette projection, j'y vais ou pas, et c'est un peu pareil (même si pas tout à fait), et nous disions cela, en substance, que ça nous fatigue, de devoir résoudre cette question, laquelle, la question de la bataille à livrer (juste en étant là, en partageant un espace avec des personnes abhorrées, ça suffit pour que ça devienne la guerre, une ambiance de guerre, non mais tu imagines le degré de folie où on tombe), et en même temps je me disais c'est une problématique fondamentale, presque clausewitzienne (ce grand théoricien de la guerre et des batailles), la question du territoire, de l'espace commun, et je sais qu'en dépit des amis qui s'y trouvent, le château ne sera jamais mon endroit, je ne veux pas dire mon endroit à moi, je veux dire chez moi, comme on dirait un endroit où j'ai ma place, trop d'ennemis, trop de méchants, et les fantômes de tous les méchants que j'y vois et qui n'y sont même pas, donc surtout des méchants que j'apporte (les seuls qui comptent et qui font vraiment horreur), le château, bref, passons, mais je me disais donc voilà, je me prive de la fête ou alors c'est l'autre qui s'en prive, et élodie disait mais pourquoi ne pas partager le même espace, et voilà, vous êtes dans le même espace et vous vous ignorez et c'est bien, mais non, clausewitz n'est pas d'accord, mais tu as raison, élodie, c'est nul, on est nul de pas savoir mieux faire, c'est drôle, une nuit j'ai rêvé qu'on se réconciliait, enfin qu'on se parlait normalement et soudain c'était simple et à mon réveil la sensation subsistait encore et je me disais en mettant à bouillir l'eau du thé, ben voilà, ce serait simple, en fait, mais quand j'ai eu fini de boire le thé ce sentiment, cette légèreté s'en était allée, évidemment, la légèreté s'en va, emportée par les corn-flakes et le jus d'orange, et en général c'est à ce moment-là que je regarde par la fenêtre pour voir de quelle couleur est le ciel ce jour-là, bref.

(il faudrait quand même dire que le but de tout ça est de ne pas devenir étranger à soi-même, de ne pas devenir un monstre, un même que l'autre, un moins que rien.)

(pas sûr qu'on y arrive.)

Fenêtre sur cour (3)



ça s'affiche au samedi 24, mais c'est pas vrai, ç'a été pris le matin du 23 (c'est juste parce que je fais ce post dans la nuit de vendredi à samedi.)

jeudi 22 février 2007

Rêve (2)



cette nuit, j'ai rêvé de lui.

il était très sympa.

(dans mon rêve, je l'appelais "monsieur le président" et je lui offrais une bd de fred boilet.)

(ça se passait à l'élysée.)

mercredi 21 février 2007

Risque

je relis le post du 17 février intitulé "music" : soudain, je vois que sa forme (les deux photos superposées) est celle d'un kanji qui veut dire "risque".



alors quoi ?

dans ce kanji, le caractère supérieur (christophe) correspond à "soleil", celui d'en bas (jay jay) veut dire "oeil".

maniette : "Repensez encore une fois à votre enfance, cette fois-ci à votre mère, qui vous recommandait bien souvent de ne pas regarder directement le soleil, au risque de vous brûler les yeux."

alors, alors, quoi ?

(qu'est-ce que je risque à vouloir mettre de la musique dans ce film ?)

(quand je te disais que j'étais superstitieux.)

"Merci"



"merci. merci infiniment. c'est sympa d'être venu."

voilà.

et puis rien d'autre, parce que qu'est-ce que tu veux dire de plus, qu'est-ce que tu veux rajouter, ça suffit, c'est bien assez, on pourrait dire c'est plus qu'assez, mais non, c'est ça, c'est classe et puis c'est tout.

(note pour tout le monde : réécouter les deux disques du concert olympia 2002.)

(pour bien comprendre de quoi on parle.)

Lecture

(note pour clémence :)

"je rêve que les gens disparaissent. qu'ils meurent."

à décomposer (j'insiste sur la ponctuation) :
"je rève.
que les gens disparaissent.
qu'ils meurent."

variante :
"je rève :
que les gens disparaissent !
qu'ils meurent !"

comme une incantation. un souhait, un désir.
(ça fait peur, hein ?)

(à oublier quand tu joueras.)

(c'est juste en attendant, pour penser.)

(pour déconner.)

Inclination



je sens que je suis en train de basculer franchement de son côté.

"sous les arcade de ses yeux
j'envisage mes nouveaux cernes
cocktail de pâleur
bloody mortelle

mon mauvais ange
se change
pour me plaire
en belle de nuit
et son souffle sur mes lèvres
joue avec le feu sans éteindre ma vie
"

je ne sais pas toi, mais moi, ça me fait mourir.

mardi 20 février 2007

Pillages

je me suis amusé à faire la liste de ceux que j'ai pillés pour écrire les dialogues de la troisième partie du monde ; voici ce que ça donne (dans l'ordre) :

- Michel Butor
- Yukito Kishiro
- Ernest Hemingway (plusieurs fois)
- Sylvia Plath (au moins deux fois)
- boucle d'or
- Ryû Murakami
- Marguerite Duras
- Jorge Luis Borges
- David Mack
(- "j'ai les mains moites... j'y peux rien, ça sort de moi", je ne sais plus où j'ai pris ça)

(pour vous donner une idée de mon degré d'hypocrisie, j'avais d'abord intitulé ce post "influences"................)

(je ne dis pas ça pour vous donner une idée de mon degré de sincérité.)

Cependant

on pourrait tout aussi bien dire :

- pas encore de train pour la première partie (et pour l'instant, mais pour l'instant seulement, pas d'avion non plus)
- dans l'hypothèse train, contraintes redoutables mais salutaires et bienveillantes de la part de la sncf
- pas encore de décors (repérages très bientôt)
- plusieurs postes non encore pourvus (maquillage, décors, costumes..........)
- pas encore tout à fait de superviseur des fx (françois, comment vas-tu ?)
- pas encore d'actrice japonaise (la traduction va être sublime)
- pas encore de distributeur
- pas encore de chaîne
- pas encore de seconde région
- pas encore de sofica
- pas assez de temps de tournage (j'insiste)
- pas de producteur (mais cette semaine seulement)
- pas de premier assistant (mais la semaine prochaine seulement)
- pas d'idée pour améliorer vraiment ces scènes d'agence immobilière, mais on a résolu des problèmes de scénario autrement complexes
- pas d'argent, et alors ?

et puis surtout :
- plein de bonnes idées qui fusent
- un collectif sublime qui est en train de se former (cf. le post intitulé "intelligence", premier de ce blog)
- des amitiés magnifiques (et pas maléfiques du tout)

Marais

fin février, petit bilan provisoire :

- pas de train pour la première partie (pas d'avion non plus)
- dans l'hypothèse train, contraintes redoutables de la part de la sncf (pas de gens sur les voies, pas de cigarettes à l'image, pas de signal d'alarme tiré par les personnages............ et un commissaire politique présent sur le tournage pour veiller au respect des règles ci-dessus)
- pas de décors (repérages pas commencés)
- plusieurs postes non pourvus (maquillage, décors, costumes..........)
- pas de superviseur des fx (françois, où es-tu ?)
- pas d'actrice japonaise
- pas de distributeur
- pas de chaîne
- pas de seconde région
- pas de sofica
- pas assez de temps de tournage
- pas de producteur (cette semaine)
- pas de premier assistant (la semaine prochaine)
- pas d'idée pour améliorer vraiment ces scènes d'agence immobilière

- ah, oui, j'allais oublier : pas d'argent.

voilà, à quatre mois du tournage, je suis dans le marais.

mais "ça va aller, ça va aller."

("à force, elle finit par le croire.")

Air

aujourd'hui, une idée a surgi, très très belle et très très dingue :

remplacer le train par un avion.

(j'ai un tout petit peu peur de l'écrire et que ça ne se fasse pas - mais c'est idiot, c'est de la superstition.)

je vais m'employer à (m'efforcer de, m'appliquer à, tâcher de) l'écrire, cette idée. tout transformer/adapter.

rigolo comme tout.

ça m'a rappelé ces photos que j'ai faites de dormeurs d'avion.



Fenêtre sur cour (2)

lundi 19 février 2007

Kanjis (2)



j'en suis à 30 kanjis à peu près. c'est vrai que ça marche.
(le problème du maniette, c'est qu'il n'y a pas les prononciations. du coup, ça demande un peu de travail de recherche pour retrouver les différentes lectures d'un même caractère.)

Open

désormais, le blog accueille tous les commentaires - et non plus seulement ceux des personnes inscrites.
alors allez-y, commentez.

dimanche 18 février 2007

Music




pour la musique, j'hésite encore.
une préférence ?

samedi 17 février 2007

Self (alternative)

Fenêtre sur cour



ce matin, il fait beau et je suis enrhumé.

vendredi 16 février 2007

Grâce



aujourd'hui, il est arrivé un truc super bizarre avec mon ipod. j'avais mis la fonction "mix de morceaux", donc lecture aléatoire. l'ipod a joué "amazing grace", d'aretha franklin, puis "angels", de robbie williams, puis "must be talking to an angel" d'annie lennox, puis une chanson de grace jones, puis "los angeles" de benjamin biolay, puis "halleluiah" de leonard cohen............

je ne sais pas quoi en penser.
j'ai fini par éteindre l'ipod parce que ça me faisait un peu flipper.

Maniette

"Cette seconde édition montre d'ailleurs parfaitement l'humilité qu'exige la connaissance des kanjis. Alors que je pensais simplement corriger quelques erreurs de détail, le travail de mise à jour m'a dévoilé au fil des jours de menus problèmes qui compromettaient l'équilibre de l'ensemble. De plus, certains lecteurs attentifs m'ont suggéré des améliorations." Yves Maniette, Des Kanjis dans la tête

je pourrai dire exactement la même chose, mot pour mot, du travail de réécriture de scénario sur 3PM.

Kanjis



je viens de recevoir ça, commandé sur internet.

je cite :

"De nombreuses personnes s'initiant à la langue japonaise emploient le livre "Les kanjis dans la tête" d'Yves Maniette pour apprendre les kanjis. Ce livre est une adaptation francophone de "Remembering the Kanji" de James W. Heisig et il offre une méthode facile et efficace pour mémoriser les 2000 kanjis courants de la langue japonaise en très peu de temps.

Pour que l'apprentissage des kanjis soit le plus efficace possible, il est nécessaire de pratiquer régulièrement des révisions de ses connaissances. Vous trouverez ci-dessous une application de révision ainsi que des tableaux à imprimer puis à remplir à la main avec les mots ou les kanjis du livre "Les kanjis dans la tête". Chaque tableau est accompagné de sa solution.

Bon travail !
"

ça l'air super. je vais m'y mettre aujourd'hui !

Loups

je vais aller voir mes loups, mes petits loups, mes amis, c'est bon d'en avoir, parce que je ne peux pas rester seul chez moi, je suis tout chose depuis hier soir, depuis hier nuit, couché à 4h du mat, parce que corrections sur le scénario, j'étais comme possédé, soudain, tout se mettait en place, c'était dément, ce sentiment de puissance quand on trouve un truc, c'est un tel kif, faudrait donner à tout le monde de vivre ça, là c'était à cause d'un truc qu'avait dit cw, mets ukiko dès le début de 3 il disait, et vois ce que ça donne, j'y croyais bof mais rentré à une heure du mat, un peu imbibé et franchement crevé, je commets l'erreur fatale et sublime de me mettre à l'ordi (pour lire un post de dumoulin ou autre), et puis j'ouvre le dossier 3PM (dossier pléthorique, qui enfle comme une baudruche, une nouvelle version tous les trois jours depuis huit mois, c'est dur pour les autres de suivre, c'est même assez dur pour moi, heureusement, cw est un archiveur de premier ordre, il faut voir comment il range ses mails, il peut tout retrouver en deux minutes, tout ce que tu veux, c'est de nature, nature suisse) et je commence à essayer de déplacer telle séquence, de foutre tel truc de la fin vers le milieu, petite cuisine pas très propre du scénario, des petits bouts de trucs partout, et après faut recoudre et ça peut très bien prendre des allures de créature de frankenstein, parfois, mais là non, ça tombe tout comme il faut*, c'est fort, c'est super fort, merci cw, et surtout la fin, je trouve la petite chose qui me manquait (cf. le post intitulé prince of darkness), une fin carrément piquée à carpenter, je ne m'en cache pas, j'en suis même très fier, si vous voulez savoir, de toute façon, globalement, je me sens assez fier, fier et joyeux, en ce moment, joyeux d'avoir à tourner dans quelques mois ce scénario que j'ai écrit tout seul comme un grand, tourner bientôt un film comme un grand, vous pouvez pas savoir comme je me sens fier et joyeux.


* bon, il reste quand même des petits trucs nazes, les scènes d'agence immobilière par exemple, qui sont encore très faibles. mais "ça va aller, ça va aller".

jeudi 15 février 2007

Rêve




elle était assise au bord de mon lit, et moi je la rassurais, je lui disais que le meeting allait bien se passer (un meeting devant 10 000 militants, quand même), qu'elle serait parfaite, etc.
je lui disais "ségolène, la bonne énergie, tu l'auras, c'est pas ça dont tu dois te préoccuper, parce que quand tu monteras sur scène devant des milliers de personnes, tu sauras forcément faire ce qu'il faut, en revanche, là où tu dois faire attention............" et là je ne sais plus ce que je lui disais.
puis je me levais, et dans la cuisine (ça se passait dans la maison de mes parents, à la campagne),il y avait françois hollande, en pantalon et chemise et cravate, qui mangeait des biscuits amaigrissants japonais en buvant du lait. il me proposait un biscuit et moi je lui disais que je n'en voulais pas, mais il insistait, il avait l'air un peu en colère.

et là le réveil a sonné.

je te jure que c'est vrai.

quand je te dis que cette campage, je l'emmène jusque dans mon lit.

Ôkami



je viens d'apprendre que clover, le studio qui a conçu et réalisé ôkami, a fermé, parce que le jeu ne s'est pas assez vendu au japon.

jeu somptueux, gameplay d'une folle originalité, level design beau à mourir, durée de vie hallucinante (50 heures).......... et c'est quand même un bide.

je suis extrêmement triste pour eux.

mercredi 14 février 2007

Projection

projo de krev, dirait élodie, tu sais même pas à quel point, pire que ça, même - deux cents personnes pour un court-métrage, ça m'a toujours semblé suspect, d'ailleurs pour les grands espaces y aura quoi trente personnes à tout casser, et encore, famille comprise (ok, on a le droit d'avoir une famille nombreuse, mais là, je t'assure, c'était pas tous ses cousins, à la meuf) - bref - après tout, on s'en fout -
(mais en même temps, on sait bien que c'est important, pas le public, mais les structures dans lesquelles s'inscrit un film, comment on le montre, comment sa parole t'arrive - comme on dit "il m'est arrivé un truc pas possibe!", quelque chose comme ça.)
on s'en fout, relativement, donc, ce qui compte, c'est encore le film, et là il faut voir, je passe sur le côté daté du film, le côté film des années 60, genre le film de l'autre cadavre, les valseuses, road-beauf-movie naze, il faut voir comment joue l'acteur, le crétin, pas le bon, l'autre, celui qui parle comme belmondo, mais surtout, c'est pas ça, on s'en foutrait des cadres qui sentent le sapin (bien tirés, bien installés, comme on dirait qu'on est bien assis) et de la veste en cuir de l'acteur qui joue mal, le malheur s'abat vraiment à la fin, quand la fille est emmenée en voiture pour aller se prostituer et qu'elle sourit, il faut voir ce plan où elle sourit d'aller se prostituer, c'est beau comme du marcela iacub, cette sociologue avant-gardiste qui explique que l'état de pute est un état choisi et désirable*, si, si, alors là on nage dans une espèce d'infini, je ne sais pas ce que c'est, quelque part entre l'abjection et l'ennui mondain -

(je dis mondain à cause de la projection, que je lui pardonne, que je pourrais lui pardonner, mais que je lui pardonne finalement encore moins que le film, ou plutôt, la projection, la mondanité de la projection dégueule sur le film qui lui-même dégueule sur le spectateur qui n'en peut mais, qui n'en demandait pas tant mais qui, ô miracle, en redemande - on applaudit, puisque c'est ce qu'on est censé faire dans de telles circonstances)
et vraiment, j'en ai marre de ces films qui détestent les femmes, je me dis merde, c'est quand même pas vrai, on en a pas encore assez de tout ça, mais non, c'est chic, c'est épais mais chic, comme un tournedos rossini, on croit que c'est fin parce qu'il y a du foie gras dedans, mais c'est juste un truc qui fait dégueuler, bref.

et pourtant, j'étais prêt à l'aimer ce film, même si c'était un court-métrage, genre naturellement, ontologiquement plus détestable que les autres, pourtant je pouvais l'aimer, je me disais surtout okay y a le blemondo à deux francs, mais y a surtout l'autre, celui avec les pompes bicolores (même ça, il arrive à le faire oublier, le fait qu'il porte des pompes bicolores - la costumière a trouvé que ça serait un truc formidable qu'il ait des pompes de maquereau, puisque, devine quoi, c'est un maquereau, le personnage ! l'infini, je te dis, l'infini...........)

et même, je voulais presque tout pardonner au film à cause de ce plan où la fille dit au type (au bon acteur) qu'elle ne s'est jamais autant amusée qu'avec lui, qu'avec eux, même si on voit bien que ce n'est pas vrai, parce que le film ne le raconte pas, ne se rabaisse pas à le raconter, moi j'arrivais à le croire, ce mensonge (du film) - et j'arrivais à le croire grâce à l'acteur, seulement grâce à lui, parce qu'il me faisait comprendre tout naturellement ce que le film ne daignait pas me raconter.

ce qu'il aurait fallu faire, ce qu'il eût fallu faire, je me disais après coup, c'était : le type (le bon acteur) s'enfuit avec la fille, plantant là le mauvais acteur dont on n'avait de toute façon pas envie de s'encombrer davantage, et puis ils partaient ensemble, il la sauvait, quoi, en somme, il la sauvait de son destin de prostituée, et là ç'aurait été beau, c'eût été beau.

qu'après la fille le quitte ou pas, peu importe. qu'elle l'aime ou pas, peu importe. (évidemment, qu'elle l'aurait aimé, qu'elle l'eût aimé, puisque nous l'aimions aussi, dans la salle), en tout cas, il l'aurait sauvée, et ç'aurait suffi (c'eût suffi ? pas très beau, celui-là).

parce que, et ça je l'ai compris en écrivant la troisième partie du monde, dans un film d'amour, on peut soit se tuer, soit se sauver.
(mais pas se vendre, ça non, bordel !)

par exemple, 3PM c'est un film sur le meurtre amoureux. c'est pour ça qu'après, j'aimerais bien raconter une histoire où les personnages se sauvent un peu.

(ça me rappelle ce film avec kevin costner que j'ai raté, coast guards on je ne sais pas quoi, et que j'avais envie d'aller voir, mais juste parce que le boulot des types c'était ça, c'était de sauver les autres, je trouvais ça beau.)

il suffit de changer une lettre, et projection devient protection.

comment se protéger d'une projection ? comment ne pas trop se tâcher ?

(comme on dit chez courteline "manteau sali par des projections de boue.")

* évidemment, j'ai repensé ensuite à godard, pourquoi 2 ou 3 choses que je sais d'elle n'est pas un film horrible, et je me dis il y a tout ce qu'il y a autour du film, les sondages, les fausses (ou vraies) interviews, le truc sur l'architecture, les immeubles, nos belles barres, nos cités de france, quelque chose se dit là, qui rajoute. (qui poétise ?)

mardi 13 février 2007

Statement

il y a un très beau mot en anglais c'est le mot statement, comment traduire ça ?

affirmation, je pense, mais c'est quand même vachement plus beau en anglais, statement, peut-être parce qu'il y a state dedans, et parce qu'il y a ment, qui ne fontionne qu'en français (arrête de faire des blagues lacaniennes).

il faudra que dans les post futurs, il y ait quelques statements.

des trucs énergiques.

pan pan.

bah.

oh !

(dirait charles péguy.)

ma mission : trouver un statement pour demain.

Boulette

ah, et sinon, aujourd'hui, j'ai perdu un truc dans le métro. un cadeau pour axelle. je l'ai oublié, purement et simplement, sur la banquette du métro.
(faut dire que j'avais plein de paquets.)
(des trucs de bouffe, pas des soldes.)
(oui, ça m'arrive de faire mes courses et de prendre le métro après.)

le cadeau, c'était une chouette bd que je lui avais offerte pour son anniv, puis aussitôt empruntée pour la lire. alors je crois qu'il faudra que je lui remplace.

peut-être par une bd de fred boilet (ce chien!).

(la bd oubliée dans le métro, ça aura fait un heureux, au moins.)

bon, je vais me brosser les dents, me doucher, me coucher et lire emma, de jane austen.

Jalousie (2) - Illustration (2)


allez, je ne suis pas chien, j'en mets une.

(le drapé du kimono, la lumière, le sens des proportions, le geste...............)

Note pour plus tard

dans la troisième partie du monde, il faudrait penser à filmer des fleurs et des livres, ou plutôt des livres et des fleurs, dans cet ordre.

(le problème, c'est que filmer des livres, ça fait décoratif, et filmer des fleurs ça fait tarte.)

(fleurs, ça se dit hana.)

(hanami, c'est quand on va admirer les cerisiers en fleurs - comment dit-on cerisiers ? comment dit-on fleurir ? attention, les gars, faut réviser, y aura des interros, de temps en temps.)

(question pour mikiko : est-ce que hanami, c'est une contraction de hana - miru ?)

(quelqu'un peut-il me citer un film où les fleurs sont bien filmées ? - c'est-à-dire vraiment filmées ?)

(idem pour les livres?)

Jalousie (x 7)

un mec dont je suis vraiment jaloux, c'est frédéric boilet.
parce que :
1. il parle couramment japonais.
2. il dessine super bien.
3. il vit au japon.
4. il a travaillé avec jirô taniguchi.
5. il dessine super bien.
6. ses histoires érotiques sont très bandantes.
7. il dessine super bien, vachement mieux que moi.

Illustration


je suis un gars qui aime les fleurs, c'est comme ça, j'aime la boxe et les films qui font peur, et puis les fleurs.
(aujourd'hui, chez nathalie, il y avait un bouquet de tulipes rouges et jaunes tout à fait magnifique.)
(mais je suis un petit joueur, le garçon qui sait le mieux parler des fleurs et des plantes, c'est nicolas. c'est un plaisir, on dirait une grand-mère - au sens vraiment chouette de la grand-mère qui connaît plein de trucs sur comment les faire pousser, les exposer à la lumière, les entretenir, etc. faut voir.)

Promesse (2)

une fille dirait à un garçon je t'emmène où tu veux et le garçon il rigolerait (le con), et puis la fille dirait en rigolant aussi (mais après avoir hésité à mal le prendre), non, non, je suis sérieuse, je t'emmène où tu veux, où tu veux aller ? et le garçon répondrait avec un air de défi au japon, et la fille dirait d'accord, au japon, en plus, en ce moment, les cerisiers sont en fleurs, c'est la meilleure période.

et puis il y aurait des plans sur les cerisiers en fleurs (on dit sakura, et le verbe, c'est saku, sakimassu, qui veut dire fleurir, n'est-ce pas mikiko ?), beaucoup, ça durerait longtemps.

et puis il y aurait des poursuites (au japon), et des bains nus dans des onsen (sources chaudes), des promenades dans les bois et les montagnes de hokkaido, et des fusillades, enfin une seule à la fin mais grosse.

il faudrait que je reprenne midori, quand même, ça ferait plaisir à amélie - et c'est important de faire des films qui plaisent à la fille qu'on aime.

lundi 12 février 2007

Promesse

j'aimerais bien voir un film où une fille fait une promesse d'amour à un garçon.

je crois que le film sans permission, c'était ça, le sujet, c'était de voir une fille qui dit à un garçon "je t'aime, et toi, pour le moment, tu ne m'aimes pas encore, mais peut-être qu'un jour, tu m'aimeras". ce n'est pas formulé comme une promesse, mais c'était encore plus beau, je crois que ç'aurait pu être assez beau.

L'Autre (Arnaque 2)

"Pour qu'on puisse se repérer quant au fonctionnement du sujet, cet Autre est à définir comme le lieu de la parole. Ce n'est pas là d'où la parole s'émet, mais là où elle prend sa valeur de parole, c'est-à-dire où elle inaugure la dimension de la vérité."

Arnaque

c'est en lisant ce truc de lacan sur son enseignement que j'ai compris, j'aimerais retrouver le bouquin pour retranscrire la phrase exacte, mais je n'arrive pas à remettre la main dessus, trop de livres autour du lit, comment disait-il, quelque chose comme la parole s'origine et prend son sens dans l'Autre (je mets une majuscule, une fois n'est pas coutume), la parole est ce qui commence et s'accomplit chez l'Autre qui la reçoit, et de là s'établit la vérité, comme une feuille dépliée (ça c'est moi qui le dis), c'est à peu près ça, je retranscrirai la citation dès que j'aurai retrouvé le livre, et soudain, angers s'est éclairé à la lueur de cette phrase, parce que c'est exactement ça qui ne s'est pas passé à angers, c'est exactement ça qui ne pouvait pas se passer, c'est cela qui m'était interdit, pour ainsi dire, cette occurrence, cette possibilité pour la parole contenue dans les grands espaces (le film) de s'accomplir, de prendre son sens et d'occasionner à la vérité de naître.

la véritable arnaque de ce festival, c'était ça, exactement : l'absence d'un Autre en qui se serait à la fois originée et accomplie la parole (même modeste, même petite) de ce film.

(il faut quand même que je retrouve le livre, parce que si ça se trouve, je cite mal.)

(mais je ne comprends pas où je l'ai mis, je l'avais là, dans la main il y a une heure!)

Claire Danes

c'est en voyant ce plan de terminator 3 qui passait à la télé ce soir (je n'ai pas pu voir la fin parce qu'amélie voulait regarder la meglio gioventù), ça faisait un moment que je cherchais comment filmer emma à la fin quand elle pleure et hoquète sous le kiosque sous la pluie, je me demandais quel était le meilleur axe pour filmer ça, ce moment, et en voyant le plan où claire danes pleure dans la voiture, je me suis dit tiens, c'est pas mal, ça.

profil, pas trop près, juste comme il faut.

(ce qui ne veut pas dire que je filmerai comme ça.)

(juste, c'est une idée. enfin.)

(ce à quoi il ne faudrait vraiment pas que ça ressemble, ça, en revanche, je le sais fort bien : le dernier plan de vive l'amour, cette espèce d'arnaque. un plan d'haltérophile, un plan où le gars montre ses muscles, ses beaux muscles de cinéaste, un plan de frimeur*.)

(je me souviens, j'en avais entendu parler de ce plan, à la fémis, quelqu'un avait dit tu verras, le dernier plan de vive l'amour, il est hallucinant. mais c'est normal, on était jeunes, on était impressionnables.)

(et puis on était à la fémis.)

* rajouté : dit le gars qui s'est filmé en plan séquence de 4 minutes sur son vélo gravissant une pente à 13% (même si ça ne se voit pas que c'est une pente parce que j'ai fait un mauvais choix d'axe), mais au moins, c'est moi qui l'ai montée, la putain de pente, je l'ai bougé, mon cul, je l'ai mouillée, ma chemise.
(façon de dire que j'étais vivant, à cet instant, très vivant, très énergique, très sportif, très fort sur mon vélo, que j'avais une belle santé, pas comme dirait nietzsche, comme je dis moi, une belle santé, vraiment, quelque chose à voir avec le muscle et le souffle et que je ne veux pas mourir, et juste ça, ça et rien d'autre.)

Animaux

je me demandais, voyant les images d'un meeting du ps, si l'humanité méritait d'être sauvée, et ça me rappelait les images de ce film de propagande que j'avais vu la veille, contre les mauvais traitements infligés aux animaux, film diffusé dans la rue (ce qui était peut-être sa seule véritable vertu), et où on voyait des trucs d'une violence complètement hallucinante (rajouté : des animaux pelés vivants, tranchés vivants), d'ailleurs, je me demandais si c'était vrai, sachant très bien que ça l'était, mais que voulez-vous, le cerveau réagit comme il peut face à ça, et j'en voyais même autour de moi qui riaient, ce que je comprenais parfaitement, tellement c'était insoutenable, et amélie avait insisté pour que je signe une pétition contre la fourrure, et les images m'avaient vraiment arrêté, figé, je m'étais même déplacé pour mieux voir quand des gens s'étaient mis entre l'écran et moi, et ça donnait bien sûr envie de manger végé tout de suite et pour le reste de sa vie, mais il y avait autre chose, et j'y repensais en voyant les images du meeting électoral du ps, un truc à voir avec la foi dans l'homme, l'espoir, queque chose comme ça, pas une histoire de photogramme, quelque chose plutôt entre les photogrammes, et j'essayais de comprendre pourquoi ces images me gênaient, au-delà des évidentes et objectives raisons que j'avais d'être gêné (plus que gêné, même, terrifié, terrorisé, même, comme on fait du terrorisme), et je repensais à primate de wiseman, vu avec nicolas au début de l'hiver à la cinémathèque, et aussi à ce truc de franju, comment ça s'appelle, le sang des bêtes, je crois, ce qui m'a fait penser à ce projet abandonné qui s'appelait les animaux domestiques, mais là c'est juste à cause du titre que j'y pense, et je me disais bon, ce film (celui qui passait dans la rue), ça ne sert à rien d'essayer d'en parler, il n'y a rien à en dire, ça n'est même pas fait pour ça, c'est un film qui invite à se taire et à se trancher les veines, éventuellement, mais je sentais qu'il y avait quelque chose, là, alors je regardais les gens autour de moi, comment ils réagissaient face aux images, et il y avait toutes sortes de réactions, du dégoût au rire bête (c'est le cas de le dire, non ?), mais globalement c'étaient quand même des images fabriquées pour foutre mal à l'aise, avec l'alibi d'une cause, on dirait l'excuse d'une cause, et donc à quoi bon essayer de décrypter les éléments de mon malaise, mais bon quand même il faudrait essayer.

(d'abord il faudrait parler de la musique, très pathétique.)

(il me semble que chez franju, il n'y avait pas de musique. j'en suis presque sûr.)

(et chez wiseman non plus.)

Heroes

cette série, elle fonctionne sur très peu de choses, finalement, et si j'essaie d'en faire le compte, je crains de m'apercevoir que ça tient sur encore moins que ce que je pense - en gros, le personnage du japonais et la cheerlader, et la tag line de quelques épisodes, vraiment géniale ("save the cheerleader, save the world", cette espèce de rencontre improbable de pop culture et d'eschatologie), mais sinon, les personnages sont quand même vraiment faibles, les scénarios très mous du genou et le casting moyen, ah, non, il y a un autre truc, c'est cette relation complètement incestueuse de la pom pom girl avec son beau-père, cette façon qu'a le gars d'éjecter systématiquement du cadre tous les mâles qui pourraient en avoir après sa fille (enfin belle-fille), je me disais qu'il y avait là quelque chose de vraiment gonflé (on parle quand même d'une série qui passe en prime time sur nbc), la façon très évidente dont ce type veut absolument se taper sa fille (enfin belle-fille), mais sinon, vraiment bof.
alors pourquoi je regarde ?
il faudra trouver d'autres qualités à cette série, sinon, je ne pourrai plus la regarder.

X-mas


comme amélie regarde la meglio gioventù, je suis un peu forcé d'écrire sur le blog, alors je farfouille un peu et je tombe sur cette très belle affiche de black christmas, j'ai assez hâte de voir ce film, surtout à cause de mary elizabeth winstead, qui jouait dans destination finale 3, un immense film vu en dvd il y a quelques mois et qui m'a fait (re)découvrir le potentiel érotique des films d'horreur, tout en me donnant l'immense plaisir d'un découpage très pur, le plus pur que j'aie vu depuis longtemps -
(il fallait voir la fête foraine, comment il filme ça, et puis le moment magnifique où un souffle passe sur les arbres dans le cimetière, enfin un film qui respire m'étais-je dit, ou peut-être que je me le dis seulement maintenant, maintenant que j'étouffe - et surtout, cette fille, mary machin donc, avec ses grands yeux humides, et la façon qu'elle a de crier quand elle a peur, une vraie panique, un truc d'enfant de cinq ans, totalement régressif, je me disais mais où est-ce qu'elle était allée chercher ça, cette façon de crier, cette panique, et comment elle se met à pleurer tout de suite, mais rien de pleurnichard, vraiment, des pleurs hystériques, purement des pleurs d'actrice - au sens le plus noble, au sens existentiel, au sens vraiment hystérique, quand le regard de l'autre devient la seule chose qui permet de se raccrocher encore à la vie, si tu détournes ton regard de moi je meurs, l'hystérie c'est ça, enfin il me semble, ce qui est une assez belle définition - fausse mais belle - et même, trop romantico-toc pour être belle - du travail d'acteur, ces larmes hallucinées, comme on pleure sur la vie qui s'en va, je m'étais dit mais comment fait-elle, elle me donne envie, cette fille, envie de quoi je ne sais pas mais elle me donne envie, je m'étais même repassé les scènes au ralenti pour comprendre, et je ne comprenais rien de plus, et à un moment j'avais même pensé à un film porno, à cause des ralentis et m'apercevant que je revenais en arrière aux moments vraiment forts, je m'étais même un peu inquiété, mais élodie m'avait rassuré, enfin elle m'avait dit qu'elle comprenait ce que je voyais d'érotique là-dedans, ça m'avait semblé juste, en tout cas, d'être ému par ça, par ces larmes et ces appels à l'aide.)
"terror is coming home for the holidays", j'aime beaucoup, vraiment beaucoup, (tandis qu'alessio boni est sur le point de se jeter par la fenêtre, et je me souviens qu'au cinéma j'avais vraiment été ému par ce plan où il saute, et ça a, curieusement, à voir avec la tag line de black christmas, puis que c'est la nuit du nouvel an que matteo se tue), en tout cas, moi, cette tag line, je la trouve juste, c'est un peu sur ce mode-là que j'ai vécu les fêtes de 2006.
ça y est, il vient de sauter.
et amélie a eu un hoquet de surprise et d'horreur, comme prévu, comme il se doit.
caro matteo, auguri da vero, ed un abbrazo fortissimo.

Dr T. (2)

reçu aujourd'hui :

"désolé, entre temps, le créneau n'est plus disponible…
mais quelque chose s'est libéré le 2 mars à 9h45…
bien à vous
Dr T.
"


le 2 mars, c'est le jour de mes 30 ans.

je ris, je ris, je ris, si vous saviez comme je ris..................

samedi 10 février 2007

Prince of Darkness

c'est assez incroyable, me disais-je, et pourtant j'étais prévenu, c'est adam qui m'avait signalé ce film il y a presque un an, quand je lui parlais de 3PM, et lui me disant mais tu sais il existe un film qui parle de ça, de quoi ? ben de physique quantique, ah bon ? et j'avais beau être prévenu, donc, c'était quand même assez incroyable de découvrir cette scène de drague au début, quand le type et la fille se séduisent en parlant de mécanique quantique (il faut quand même voir ces scènes, toutes les premières scènes, qui sont tout de même ce qu'il y a de meilleur dans le film, la façon dont il filme le campus, les avenues du campus, exactement comme il filmait les jardins et les rues dans halloween, cette espèce de beauté inquiète, cette très grande beauté plastique des avenues bordées d'arbres - parce qu'il faut bien dire que carpenter est un cinéaste qui, sans aucun souci apparent de la beauté, a un vrai talent pour la faire naître - il y en a c'est comme ça, ils n'ont pas à chercher, c'est en eux, bref).
et puis bon, bien sûr, je te mets en garde, c'est-à-dire que je t'invite bien sûr à regarder le film, mais fais quand même attention, parce que c'est un des films les plus terrifiants que j'ai vus, ou alors si tu le regardes, ne fais pas la même erreur que moi, ne mets pas le film à minuit, une nuit où tu dors seul chez toi -
- et je me demandais, repensant aux homeless, à tous les plans sur les homeless, je ne savais pas trop quoi en penser, sinon que c'était manifestement une des idées les plus fortes du film, tous ces homeless qui se regroupent autour de l'église, qui défendent aux protagonistes d'en sortir, qui tuent ceux qui tentent d'en sortir, et bien évidemment, ce sont des plans d'une extrême terreur, ces plans de sdf alignés comme les soldats d'un régiment, des ombres dans la nuit, des dizaines, cernant l'église comme avant un "assault" - mais je n'étais pas sûr du sens de cette chose-là, je me demandais de quel côté il était, le réalisateur, par rapport à ces pauvres soudain organisés, par rapport à leur révolte, au côté ubique et martial de leur révolte - je me disais, tiens, romero, j'aurais compris tout de suite ce qu'il pensait, parce que romero, c'est clair, et c'est même presque pour ça qu'il fait le film, pour ces plans-là, les plans de la révolte des pauvres (et ce qui est vraiment extraordinaire chez romero c'est comment il arrive, partant de là, de ce postulat marxiste, à faire des films vraiment métaphysiques, je pense à zombies, c'est-à-dire dawn of the dead, qui n'est pas un film sur le consumérisme - il faudrait arrêter avec cette tarte à la crème - mais un vrai film métaphysique - comment pourrait-on être plus loin de la problématique de la consommation ? mais bref -)
- et c'est étrange comment vient la peur dans un film, là, par exemple, je l'ai senti très précisément, le moment où la peur s'est insinuée en moi, c'est le plan du pigeon cloué sur une espèce de crucifix, et tout de suite après, le sdf qui sort de l'ombre et qui tue le gars avec un cadre de vélo, si si.
- et il y avait aussi la scène, complètement hallucinante, du prêtre qui se met à prier derrière la chaudière, et je me disais la prière, quand même, c'est un truc pas mal à filmer, c'est fort, vraiment.
- et puis le personnage du noir, qui pour moi est le plus beau du film, quand le gars se suicide pour ne pas faire du mal à ses amis parce qu'il se sent possédé - mais il ressuscite aussitôt, et la scène magnifique où il tombe sur le miroir, cette expression complètement indécidable, ce regard sur son propre reflet, cette façon de pleurer et de rire à la fois, d'avoir l'air misérable et triomphant, je me dis quand même, le travail que ce type a fait, cet acteur, modestement, dans son coin, ce vrai travail, ce type que personne ne connaît, qui n'a rien fait d'autre, et qui là a fait pourtant un truc magnifique...........
- bon, et puis bien sûr les miroirs, comme chez cocteau, la façon d'entrer dans les miroirs, exactement comme dans orphée, et le dernier plan, complètement génial, et je me disais tiens, c'est vrai que ça manque, ça, dans 3PM, ce truc à la fin, cette inquiétude - enfin bien sûr, elle y est, parce que ce qu'elle dit à la fin, c'est ça : "ça va aller, ça va aller", on sent bien qu'elle n'en est pas tout à fait convaincue, donc l'inquiétude est là, mais ce que je veux dire, c'est que l'idée vraiment belle des miroirs permet d'incarner cette inquiétude de manière très précise, très imagée, et c'est ça qu'il n'y a pas dans 3PM. ce n'est peut-être pas un problème, c'est comme ça.
- et le moment très beau où le prêtre prononce l'extrême onction du noir, et puis tout à coup il s'arrête, il n'arrive pas à finir, il n'arrive pas à dire "et du saint esprit", et on sent à cet instant qu'il n'y croit plus, qu'il n'a plus la foi, et c'est beau d'arriver à raconter ça de façon aussi simple, comme ça, presque en passant, je ne sais plus qui disait que carpenter est très fordien, ou a des moments fordiens...........

jeudi 8 février 2007

Joie

et je dois quand même dire que mathieu si. m'a appelé ce soir après avoir lu la dernière version du scénario, et que son message était d'une infinie gentillesse, et que ça m'a transporté de joie.

merci !

Force

discutant avec c.w. des mérites et des inconvénients de ce blog, et nous en sommes venus à parler de force, de l'image de force que ces posts devraient véhiculer, notamment auprès des personnes appelées à travailler sur ce film avec moi, et moi expliquant que ceux qui acceptent de lire doivent pouvoir entendre ça, que je ne suis pas animé que d'une force inébranlable, qu'il m'arrive de douter, etc -

et donc, ce soir, je me suis dit tiens, si on tape dans google le mot "force", on obtient quoi, et voici quelques images trouvées par le moteur de recherche, j'ai mis les plus emblématiques : la jaquette d'une vhs, une scène de torture pratiquée par le gouvernement chinois sur les membres de la secte falun gong et un beau phénomène climatique - toutes issues de la première page des résultats google.





mercredi 7 février 2007

Go


en ce moment, j'ai très envie de lire ce livre, vu dans les toilettes de chez mathieu si.

Fiasco(s)

le premier homme (2004)
les enfants gâtés (2005)

projet sans titre (2007)


Dr T.

reçu aujourd'hui :

"impossible de savoir sans se rencontrer, évidemment… mais une précision liminaire : je ne fais pas d'analyse (pas de divan,etc…) mais des psychothérapies = travail d'équipe, où on se parle mutuellement et où on définit un objectif raisonnable et aussi précis que possible. En vue d'un changement, donc, et pas juste pour tourner autour du malaise.
J'ai un agenda terriblement chargé. Dites-moi quelles sont vos disponibilités, je vous dirai ce que je peux vous proposer. En tout état de cause, pas avant le 5 mars.
Bien à vous,
Dr T."

Brûlure

c'est ça, me disais-je, c'est exactement ça, attendant un métro à barbès, ça doit brûler, françois, quand il est là (à l'écran), et je ne sais pas pourquoi je pensais à la danse, au moment où il danse, je me disais il faut que ça brûle, la trace de françois dans le film, c'est comme une brûlure, ça doit marquer le spectateur, il y a de l'incandescence chez ce personnage, ça ne m'étonne pas qu'il disparaisse, qu'il rêve qu'il se consume, il est déjà en feu, déjà brûlé.

note pour gaspard : quand tu danses, c'est comme du feu.

et aussi (rien à voir), une chose que le médium devrait dire :
"les mots, ça veut dire des choses, mademoiselle."

(mais penser au médium me fait de la peine - cf. le post précédent).

Blessure


lundi 5 février 2007

Bande-annonce



"Le camp d'Hannon bouleversé, il était revenu sur eux. Les éléphants sortirent. Mais les mercenaires, avec des brandons arrachés aux murs, s'avancèrent par la plaine en agitant des flammes, et les grosses bêtes, effrayées, coururent se précipiter dans le golfe où elles se tuaient les unes les autres en se débattant, et se noyèrent sous le poids de leurs cuirasses. Déjà Narr'Havas avait lâché sa cavalerie ; tous se jetèrent face contre le sol ; puis, quand les chevaux furent à trois pas d'eux, ils bondirent sous leurs ventres qu'ils ouvraient d'un coup de poignard, et la moitié des Numides avait péri quand Barca survint."


ou encore :

"Un redoublement de fureur animait les barbares. On les voyait au loin prendre la graisse des morts pour huiler leurs machines, et d'autres en arrachaient les ongles qu'ils cousaient bout à bout afin de se faire des cuirasses."


ou encore :

"Afin de mieux leur résister les barbares se ruèrent , en foule compacte ; les éléphants se jetèrent au milieu, impétueusement. Les éperons de leur poitrail, comme des proues de navire, fendaient les cohortes ; elles refluaient à gros bouillons. Avec leurs trompes, ils étouffaient les hommes, ou bien les arrachant du sol, par-dessus leur tête ils les livraient aux soldats dans les tours ; avec leurs défenses, il les éventraient, les lançaient en l'air, et de longues entrailles pendaient à leurs crocs d'ivoire comme des paquets de cordages à des mâts."

Grand écart

amélie demande : "pourquoi un blog ?"
réponse : parce que.
amélie remarque : "tu t'excuses tout le temps, sur ton blog."
oui, c'est vrai.
je m'excuse beaucoup. la première phrase de ce blog, c'est une excuse.

pourquoi ?
à cause d'angers.
(j'y reviendrai - ce qui ne veut pas dire que je reviendrai à angers. mais je reviendrai sur angers. ou peut-être pas. on verra.)

mais encore ?
je crois que je m'excuse à cause de l'écart immense que je sens sans cesse entre les films que j'aime et ceux que je fais.
le but pour moi est de réduire cet écart au minimum.
en attendant, j'ai un peu la honte, voilà.

la troisième partie du monde, c'est un film que je pourrais aimer s'il est réussi. vraiment, je pourrais l'aimer. je l'aime déjà, d'une certaine façon. je le trouve juste, en tout cas tel qu'il existe en moi - et dans une certaine mesure, ne soyons pas chien, tel qu'il existe déjà sur le papier. c'est-à-dire que j'aime vraiment ce scénario, et j'aime avoir à le tourner.

donc je m'engage solennellement à ne plus m'excuser de dire ce que je dis, de faire ce que je fais.
voilà, c'est dit. c'est dit et je ne m'en excuse pas. et je vous emmerde.

(amélie dirait : "l'injure n'est peut-être pas la bonne alternative à l'excuse.")

je me souviens avoir entendu un type à la radio (je me souviens qui, mais je ne le dirai pas) dire : "il faut que j'arrête de mettre tout le temps en doute ce que je dis, ce que je pense, de dire tout de suite après le contraire de ce que je viens de dire." ce type, c'est moi. ça pourrait.

note pour plus tard : supprimer ce post atroce.

(comme disait lacan au patient/client qui remarquait que ce qu'il était en train de raconter (lui-même, le patient/client) était complètement con : "ce n'est pas parce que c'est vous qui le dites que ce n'est pas vrai.")

sinon, j'aimerais bien linker des trucs ici, des gens qui deviendraient ensuite des copains, et vice-versa. mais je sais pas faire. si quelqu'un peut m'aider.

j'aimerais aussi consulter les stats de ce blog pour voir si, vraiment, personne ne me lit. ça non plus je sais pas faire (mais là c'est peut-être tant mieux).

dimanche 4 février 2007

Kanako

normalement, à l'heure qu'il est, elle a le script (version anglaise) entre les mains. et moi je joins les miennes en signe de prière.

Travail

je viens de rajouter quelque chose à la scène où michel annonce à emma qu'il va la quitter, juste avant qu'ils aillent visiter ensemble l'appartement invendable. la scène ressemble désormais vraiment à une dispute de couple. on voit emma sortir un peu de ses gonds, quitter sa réserve de petit bonbon sexuel, et se mettre un peu en colère pour quelque chose.
je ne sais pas encore trop ce que ça donne, mais a priori (non, il n'y a pas d'accent sur a priori parce que c'est une locution latine), ça contribue à étoffer un peu leur relation.
je constate que, autant la relation entre françois et emma est fluide, limpide et d'une vertigineuse facilité, autant entre emma et michel, ça accroche, ça rape et ça frotte. (et pourtant, ça rate quand même.)
(du coup, je comprends mieux que michel ne disparaisse pas aussi radicalement que françois : il résiste davantage, tout simplement.)
je suis assez content de ça, de ces deux couleurs - surtout que j'imagine que le tournage viendra aggraver cet écart, et je trouve que ça donne beaucoup de densité au personnage d'emma, tout en nous invitant à vraiment croire à chacune de ces deux histoires d'amour - j'aime que ça se passe très différemment avec l'un et l'autre.
(je me souviens des premières versions du scénario, quand les deux hommes, qui pourtant n'étaient pas encore frères, étaient complètement interchangeables, des espèces de poupées, et ça me rassure : quand même, le travail, ça paie - un peu.)

(à ce propos, un regret : que tant de gens aient lu des versions antérieures - et pas terribles - du scénario..............
- et un étonnement sans borne : qu'il y ait eu quelques uns , parmi ces lecteurs, assez bienveillants pour l'aimer quand même !)

(à ce propos - bis - un coup de chapeau à c.w., qui a quand même lu et relu jusqu'à la nausée, y compris les versions intermédiaires où seules deux phrases et quelques adjectifs avaient été modifiés.)

(je me demande encore s'il ne faut pas qu'emma voie michel fouiller dans ses affaires tandis qu'il la croit endormie. elle ne dirait rien, et puis elle lui balancerait ça, ce reproche-là, soudain, pendant la dispute. ça ne changerait pas énormément de choses, mais quand même. à voir.)

Tokyo Decadence



puisque j'en suis aux confidences, il est temps, je crois, de signaler tout ce que la troisième partie du monde doit à ce film de murakami - et à quel point ce dernier lui est supérieur - c'est-à-dire qu'il est bien évident, et je mets tout le monde en garde là-dessus dès à présent afin d'éviter qu'on m'en fasse le reproche plus tard, il est bien évident, disais-je, que la troisième partie du monde, aussi réussi soit-il, ne sera jamais aussi beau que ce film, auquel il doit dores et déjà ses meilleurs moments.

par exemple, et je le dis pour clémence qui aura la lourde charge de succéder à cette merveilleuse actrice japonaise dont j'ai oublié le nom, (je dis succéder parce que dans une certaine mesure on pourrait presque dire que 3PM est un remake un peu honteux de T.D. - même si ce n'est pas vrai), je le lui dis à elle pour la décomplexer, pour qu'elle n'ait pas trop peur, aucune scène de 3PM, disais-je, ne pourra égaler le pathétique sublime de ce moment où la fille déambule en robe blanche tâchée de vin, titubant dans les rues de cette petite ville de banlieue parce qu'elle a pris trop de barbituriques, avant de se faire arrêter par la police parce qu'elle est entrée par effraction dans le jardin de son ancien amant (il me semble que le type est son amant, mais je n'en suis plus si sûr).

par exemple, et je le dis pour jean-damien, la scène où la médium dit à la fille qu'elle trouvera l'amour à condition qu'elle porte une bague en je ne sais plus quelle pierre rose, (bien sûr, ceux qui ont lu les versions précédentes du scénario se souviennent des chaussures vertes) ce qui est hallucinant, dans mon souvenir, c'est que la scène se passe sous un tunnel, un échangeur d'autoroute, un décor complètement improbable, en france on n'oserait pas, peut-être même qu'aux états-unis on n'oserait pas, là, il n'y a qu'au japon........

(d'ailleurs, dans 3PM, ça se passe dans un appartement - eh oui, c'est ça la france, mes amis!)

et puisqu'il faudra bien qu'on parle d'érotisme, il y a bien sûr la scène complètement magnifique et kitsch où la fille se déhanche pendant des heures (le roman précise-t-il "pendant des heures" ? il faudrait le relire pour être sûr) devant la fenêtre d'un penthouse, la sueur qui coule le long de ses jambes, enfin bref il n'y a qu'à voir la photo ici postée (qui sert d'affiche pour le film) pour comprendre.

(il faudra qu'on parle de l'affiche de 3PM, j'ai plein d'idées - enfin pas plein, mais quelques unes qui me semblent pas mal.)

tout, je vous dis, il y a déjà tout dans ce film. voyez-le et, s'il vous plaît, ne m'en veuillez pas trop.

(ps : je crois que le titre original du roman de murakami, c'est Topazu, donc j'imagine que la pierre précieuse dont parle la médium, c'est ça, c'est du topaze. mikiko saura me dire.)

Deadwood

c'est marrant, je repense, sans savoir pourquoi, à deadwood, et en particulier à ces plans d'ouverture de l'épisode six ou sept, quand bullock part à la poursuite de jack mac call, le meurtrier de wild bill, souviens-toi de ces plans, des plans de montagnes sans neige, des ravins hérissés de pins touffus, quelque chose de noir et d'hostile, et je me dis qu'il y a plus de peur là-dedans que dans tous les grands films de peur que j'ai vus (et j'en ai vus), je ne sais pas pourquoi, et surtout quand l'indien lui saute dessus, et qu'ils se battent à mains nues, et que bullock le tue à coups de pierre, une scène de sauvagerie pure, où tout est dit, une espèce de scène définitive, je me dis, ils sont capables de ça, quand même - ils sont aussi capables d'alias (qui n'est pas le pire), certes, mais tout de même, il faut voir ces plans, il faut voir cette série, le mal que se donne walter hill pour faire de sa série un truc mal aimable, c'est vraiment le mot, je trouve, mal aimable (peut-être parce que le héros ressemble à un type avec qui je travaillais chez toraya et que je n'aimais pas du tout............).
ç'aurait été bien qu'il y ait, dans les grands espaces, ne serait-ce qu'un plan qui ait cette force-là, celle des plans d'ouverture de cet épisode de deadwood.
(il faudrait que je parle des grands espaces, quand même. )
(mais ça voudrait dire parler d'angers et ça, pour l'instant, je ne peux pas.)

samedi 3 février 2007

It's not about how hard you can hit

je me disais, qu'on me montre un seul film français avec une scène aussi poignante que celle-là, je veux dire un film récent, non, même pas un film récent, allez, remontons en arrière, jusqu'à duvivier si tu veux, ou bien je ne sais pas moi, les trucs avec maurice chevallier, mettons, je ne parle pas de guitry parce que guitry est ailleurs, quelque part dans le langage et sa poussière, qui est aussi une vérité, et qu'on ne me parle pas de renoir qui a quelque chose à voir, curieusement, avec scorsese, ou peut-être juste avec le dernier scorsese, cette merde infâme, allez, peut-être pialat, et encore, parce que pialat c'est bien pour certains trucs (le foutrac, la colère, la voix des acteurs) mais pour d'autres non, en tout cas pialat n'a jamais réussi à faire ça, ce que fait stallone dans son film, cette scène entre son fils et lui, quand il montre sa main - qu'on me montre un acteur français qui a su faire un geste comme celui-là, quand il montre sa main et qu'il dit à son fils "je te tenais là, tu tenais tout entier dans ma main", un geste qui marque à ce point (à ce poing?), et je ne parle même pas de la scène avec paulie, dans les abattoirs, quand il parle de la bête (the beast inside), la façon dont sa bouche se tord, et tout son visage, et je me disais il faut ne pas avoir de coeur pour ne pas aimer ce film, celui qui n'aime pas ce film n'a pas de coeur et c'est un ennemi, en tout cas c'est le mien.

"it's not about how hard you can hit, it's about how hard you can get hit, and keep moving forward."

(et l'idée, l'idée sublime et magnifique de la chaise au cimetière, je me dis, comment il a eu cette idée-là, la chaise devant la pierre tombale, et qu'il range dans l'arbre quand il a fini, tout ce qu'il y a dans ce simple geste, ce truc fait comme ça, incidemment ?)

Sun


Intelligence (copie)

pardonnez-moi, je vais commencer à vous écrire, comme ça, de temps en temps, parce qu'il faut se dire les choses, et qu'elles nous relient un petit peu - en relation avec ce qui va suivre.
pardon aussi pour le coté mail collectif. mais bon, on va tous travailler sur le même film, alors..........
(en même temps c'est un mot que j'aime bien, collectif, c'est comme en sport, on parle de collectif, on parle de mental, c'est quand même des beaux mots - j'opposerai, comme dirait mon ami jean-damien, collectif, qui est beau et noble, à collectivité, qui est dégueulasse - "collectivité territoriale", n'est-ce pas ?)
construire du collectif, donc, c'est l'objet de ces mails, celui-là et ceux qui suivront - si d'autres suivent. (peut-être que je vais avoir honte de vous avoir écrit et que je ne recommencerai pas.) vous pouvez les lire comme un blog - mais comme je ne sais pas faire de blog, je préfère vous écrire, comme ça. pardon à ceux que ça offense - et bien sûr, vous n'êtes pas obligés de lire. (peut-être que j'apprendrai à faire un blog, quand même.)

bref.

je repense à la scène où michel revient d'italie avec emma, et pendant qu'elle dort il fouille son appart, son sac et tout, cherchant on ne sait quoi et sans doute que lui non plus ne sait pas ce qu'il cherche, mais je me dis que le soupçon est toujours là, chez lui, depuis le début, pourtant pendant tout le voyage en italie, on n'a plus entendu parler de son soupçon, il ne l'a formulé que dans le restaurant au début, et puis après plus rien, et là, hop, le soupçon resugit - pour ceux à qui je ne l'aurais pas encore dit, je précise que le soupçon vient de basic instinct, cette idée du soupçon, et qu'elle m'a été soufflée par nathalie, à qui il faut quand même rendre, comme à césar, ce qui lui appartient - et je me disais, donc, que dans une certaine mesure on pouvait penser que ce geste (celui de fouiller l'appartement) était un geste absurde et pas forcément compréhensible (sauf qu'il y a le coup de fil juste après, et qu'on comprend les questions qu'il se pose - en gros, confusément : "est-ce que mon frère s'est fait manger par un trou noir, est-ce que cette meuf est un trou noir" etc. - et je ne sais pas ce qu'il faut penser du fait que cette pensée lui vienne après qu'ils aient baisé pour la première fois - ou plutôt si je sais quoi en penser, et ça me rappelle cette phrase sublime entendue dans une conférence sur l'astrophysique et qui désormais figure dans le scénario : "un trou noir n'a pas de poils" - enfin bref) tout ça pour dire que dans un premier temps, cette scène me semblait faible ou absconse (pourquoi le gars fouille les affaires de la fille?) - mais on a second thought, je trouve ça intéressant, parce qu'on se dit que le soupçon a continué à creuser son tunnel en lui, et maintenant il a des pensées folles - du genre "cette meuf est un trou noir", par exemple - pardon de dire que je trouve qu'une scène que j'ai écrite est intéressante, c'est pas pour frimer, juste pour qu'on se comprenne bien. je trouve que ça donne un peu d'air au personnage de michel, un peu de liberté et un peu de profondeur - qu'il ait le loisir de réfléchir
même quand il n'est pas filmé en train de réfléchir - qu'il existe un peu entre les scènes, qu'il y ait du hors-champ - ne jamais oublier ça quand même : que le hors-champ c'est le lieu de l'intelligence - ou de la malice parfois (cf. les films de wes craven), mais enfin c'est un lieu actif par essence, par nature, parce que c'est le lieu (c'est la seule raison) où la pensée du spectateur tourne à plein et le plus librement, c'est donc un lieu génial. bref : je trouve que la scène où michel fouille l'appart d'emma, c'est la scène qui me dit que ce gars est intelligent. voilà.

une autre chose que je me dis : à la fin, qu'est-ce qui change pour emma ?
réponse : elle est reliée.
(cf. le début de ce post.)
parce que quand même, seule, seule, tellement seule tout au long du film - et même, pendant la majeure partie du film, ne souffrant pas de cette solitude (cette meuf est un monstre, ne l'oublions pas) - mais quand même, à la fin, elle souffre un peu (les cauchemars et tout), et la japonaise, elle lui donne ça : un lien.
je me disais que cette idée-là, moi ça peut me faire pleurer, au cinéma.

voilà.
merci de m'avoir lu.