mardi 29 mai 2007

Industrie

drôle d'ambiance dans la salle de prépa, le film commence à se perdre tout en se précisant - je veux dire, il se perd en se faisant, et il se perd d'autant plus sûrement qu'il se fait avec précision. parce que ce qui retient l'attention, c'est le détail, le nombre, la mesure (métrique), le temps (forcément minuté).
(ben oui mon con, le cinéma est un art industriel, à ce titre, il prend en considération un certain nombre de moyens de production, et les contraintes afférentes.)
mais tout de même.
faut bien ce dire que ce qu'on fait là n'est pas le film*.
(même si ça permet un certain nombre de choses.)
je reviens à la salle de prépa (mais pas seulement) : les moments les plus beaux sont aussi les plus silencieux (recueillis). les moments les plus trompeurs sont les moments bruyants (joyeux ou pas, musique ou pas) et les moments de speed.
quand on s'égare.

montré les grands espaces à eduardo ce soir.
marrant comme dans ce film (les grands espaces), on a l'air d'avoir déjà tout vu cent fois - dans d'autres courts-métrages - et même tout entendu - même la bande-son du générique de fin, avec le tonnerre - et pourtant, le film est là, et pas si frelaté que ça. suffit de bien regarder.

aujourd'hui j'ai acheté house by the river à la fnac, je suis complètement tremblant. ça fait presque dix ans que j'essaie de le voir, je me souviens une fois, au cinéma de minuit, il était diffusé très tard et je n'avais pas réussi à regarder ni à enregistrer, et voilà, je me disais c'est foutu, une autre fois il était passé à l'action écoles, je l'avais encore manqué - et puis voilà. je l'ai, je te dis dès que je l'ai vu (enfin).

* et pourtant, c'est maintenant que le film se fait. c'est ça qui fait peur. quoi qu'on fasse maintenant, c'est le film qui se fait là, déjà, un peu (beaucoup ?). alors si on se trompe (de problème, d'ennemi, d'urgence)..............

dimanche 27 mai 2007

Maso

c'est marrant, personne n'a relevé le masochisme des grands espaces.
pourtant je me suis donné du mal. littéralement.
ça a quand même fait rire gaspard, j'étais super content.
(mais à la réflexion, peut-être qu'il a dit ça pour me faire plaisir.)
(même si c'est pas son genre - de dire des trucs pour faire plaisir.)
(bon, bien sûr, il n'a pas vu la bonne version : mauvais montage, mauvais étalonnage vidéo, mauvais mix - un dvd château-rouge, quoi.)
(c'est d'ailleurs la mauvaise version qui a été envoyée tous azimuts : aux acteurs de 3PM, à l'équipe technique, au japon.............)
(merci château-rouge.)
la question c'est : est-ce que j'aurais pu aller plus loin ? dans le masochisme, je veux dire.
bien sûr.
les grands espaces 2, peut-être...........
faut y penser.
l'histoire d'un gars qui se perd et qui rencontre un autre gars, en train de mourir, en rase campagne.
ça pourrait être drôle.
(ça me rappelle un épisode de deadwood, quand calamity jane rencontre un gars en train de mourir de la peste dans un sous-bois, et qu'elle lui file à boire, et puis elle l'engueule.)
j'aurais pu casser mes lunettes.
j'aurais pu être vêtu d'un short et d'une chemise et de tongs - ça, ç'aurait été drôle ! merde ! j'y avais pas pensé.
non mais sans rire, personne ne veut produire les grands espaces 2 ? j'ai plein d'idées, soudain.
je ferais un vrai survival comique.
cw ? t'en dis quoi ? tu veux plus faire de courts-métrages, je sais, mais celui-là, on pourrait le faire en hd. ou en dv, avec la pana de crp. t'en dis quoi ?
et cette fois, le gars, il entrerait dans la maison abandonnée. (il casserait un carreau, avant de se rendre compte que la porte était ouverte, qu'il aurait pu entrer normalement.)

Cruel

il faudrait dire, quand même, rendre à césar, rendre à fincher, en l'occurrence, dire que dans l'ennui flottant que produit le film, l'ennui indéterminé, l'ennui sans objet (assez beau, finalement), mais l'ennui quand même, il faudrait dire quelque chose des deux premiers meurtres.
quand la voiture vient se garer derrière celle des jeunes gens, puis repart - puis le demi-tour, les pneus crissant dans la nuit - et la voiture qui revient à toute allure, la lampe-torche, et les coups de feu, le ralenti sur le premier coup de feu (je crois). on ne respire plus, à cet instant. (d'une cruauté inouïe, ce faux départ.)
et ensuite, le meurtre au bord du lac, la maestria de cette mise en scène (j'ai dit maestria ? j'ai employé le mot maestria ? qu'est-ce qui m'arrive ?). le plan large où le tueur est à droite, et les victimes à gauche, tout le monde debout, encore debout - pour combien de temps ? ce qui est hallucinant, c'est le mixage, le son du vent dans les arbres - parce que c'est vrai - C'EST VRAI - qu'il y a du vent au bord d'un lac. et la tension incroyable de cette scène, quand on se demande comment tout ça va finir, et qu'on se dit si ça se trouve, si ça trouve, ils vont s'en sortir, tout ça est une espèce de blague (il y a même de la place pour cette pensée-là, c'est dingue), et puis on voit, il y a le plan sur les cordes glissées dans le dos du méchant, dans sa ceinture, et là on se dit ils sont foutus.
on se dit, le boulot que ça a dû demander à fincher de mettre ça en scène, et au montage, pour que la tension ne se relâche pas, pour qu'on oscille de cette façon tellement singulière entre un truc grotesque, presque un canular - ce qui permet au type de dire "est-ce qu'il y a vraiment des balles dans votre truc ?" - et l'horreur absolue, la barbarie, son éclat soudain - les coups de couteau dans le dos du type et dans le ventre de la fille - et le plan final, très beau, sur le lac.

Duel


patience, my friends.........

Ossessione

je me disais, voilà, c'est un film sur une idée mimétique, une idée qui se propage comme un virus, qui envahit ton cerveau et que tu ne peux plus déloger, le film décrit ce processus, cette contamination,
(le zahir de borges ?)
un film sur une communauté prise dans les rets d'une même idée, l'idée du zodiac, les meurtres du zodiac, les lettres du zodiac, le nom du zodiac, les bottes du zodiac, etc.
communauté exclusivement masculine, les femmes n'existant que pour se faire massacrer, chloe sevigny n'étant là que pour signaler l'absence de toutes les autres,
(tu as remarqué comme les femmes ne sont pas filmées ?)
(peut-être la fille au bord du lac, juste avant de se faire trucider, mais c'est maigre)
la blondeur de chloe sevigny étant plus un signe destiné à manifester une absence, servant pour ainsi dire à témoigner, par sa brillance, sa brillance numérique, ce que disait kundera sur la blondeur, comment la blondeur redouble le signe de la féminité, un truc comme ça.
(sémiologie de la blondeur.)

Ryan Gosling

vu la faille, fracture en anglais.
le plan sur la secrétaire dont le visage ressemble à celui d'une poupée, avec ses grands yeux bleus et sa petite bouche rouge.
le décor de l'audience préliminaire, avec les cages sur les côtés.
la villa du bad guy, incompréhensible, espace indéchiffrable, purement mental.
un des deux flics, c'était le génial psy de sunshine ("kaneda, what do you see ? WHAT DO YOU SEE ?!"), ici avec une coupe atroce pendant presque tout le film, heureusement, il va chez le coiffeur avant la dernière scène.
le gimmick des billes d'acier et des mécanismes - rien à foutre, mais c'est joli à voir.
l'aspect très précis de chaque chose, la sensation tactile de chaque chose - le film le plus tactile que j'aie vu depuis longtemps, depuis mettons existenz de cronenberg.
rosamund pike, qui me fait penser à quelqu'un mais je ne sais pas qui. sa voix incroyablement grave, et la façon dont elle masque imparfaitement son accent anglais. (divine actrice anglaise, je le sais depuis que je l'ai vue dans ce james bond où elle finissait empalée sur une édition rare de l'art de la guerre.)

(si je ne m'abuse, c'est le james bond où jouait madonna - on pouvait se douter que ce serait bien.)

et puis bon, ryan gosling.
ryan.
gosling.
surprenant mélange de flegme, de désinvolture, d'arrogance, de douceur apprise et de tension.
on ne sait jamais ce qu'il va faire dans le plan. le foutre en l'air ou le rendre sublime. et ça bascule toujours du bon côté.
ça me tue, à quel point les acteurs américains sont riches. d'une richesse insoupçonnée. (cf. chris evans : cellular, puis fantastic four, puis, qui l'eût cru, sunshine - même si le personnage est naze, lui est très bien.)
je crois que c'est ça que j'aime chez gosling : il est imprévisible.

(pour gaspard peut-être.)

Battlefield


cédric est rentré de cannes.
l'espoir renaît.
wait and see..........

Picking myself up

the last few days have been kinda hard, indeed, but now i'm back on tracks.
funny how i didn't feel like writing on this blog anymore......... like if the reason i was keeping up with this weird diary had suddenly vanished away. like if the idea of a whole bunch of people gathered tightly around one beautiful idea had suddenly lost its relevance..........
but now it's okay. i'm back on tracks. i think i just lost a bit of my courage at some point. i guess it's bound to happen sometimes. i guess it's alright.
isn't it ?

sometimes, it's so hard to keep up with what's right - what you think is right.

(sometimes, there's god so quickly.)

but it's like they say in that madonna song :
"have you ever been hit so hard that it sends your body flying through the room ?
we all fall to the floor at some point.
it's how you pick yourself up,
that's the real challenge,
isn't it ?"

whatever.

i could quote the whole song anyway.

what did i want to say to you ?

in the metro, on my way home from my aunt's, i watched people's feet - i watched their shoes, different coulours, different shapes. somehow, it made me feel calm. most people were in couples. that made me feel calm too.

elodie sent me a message from cannes : she saw eva mendes coming out of her hotel, wearing a blue dress. i wish i could see her too - and i wish i could see elodie seeing her.

i feel very calm, thats what i wanted to say to you. it's kinda late now, almost one a.m. and i feel very calm.

i had a very good work session with maya today. incredibly good. we came up with wonderful ideas for her scenes. and she came up with the most powerful idea for the sfx scenes. i must tell françois about it, i hope he'll be as thrilled as i am.

(it's really, REALLY, a wonderful idea. i'll write it down in the script tomorrow.)

and then, she bought me a soap - litteraly. i was out of soap, and we were hanging out in this tiny shop where they sell all those bio things, like tofu crackers and fat free-sugar free-salt free dehydrated food - and she bought me a soap. that was so cool. thanks to her, i'll take a shower tonight.

i'm joking, but i really like the girl. i feel comfortable around her. she's a true friend. (cf. the soap.)

it's so cool to feel surrounded with friends in the process of making this film. it's so nice to feel all those intelligent and creative people working their ass off to make my visions come true. thank you all, guys.

and good night.

mardi 22 mai 2007

Flow

et sinon, ici, on peut trouver le jeu qui me rend fou en ce moment.
le créateur s'appelle jenova chen, et je pense qu'il (elle ?) a trouvé le secret de l'addiction sans fin (je ne dis pas ça que pour nathalie).

Aïe !


dans le labo de chimie où nous allons tourner..........

Chez Elodie

hier, nous avons visité l'appartement d'élodie, qui sera sans doute l'appartement d'emma, si élo est d'accord.
ce décor, si on peut le considérer dores et déjà comme tel, est extraordinaire. je ne peux pas te dire, tout est parfait.
(il y a même une édition de la petite fille aux allumettes.)
la déco est parfaite.
la fenêtre et ce qu'il y a derrière : parfait.
il y a même (même !) une théière cassée dans le tiroir de la commode.

(sur france inter, il y a ludivine sagnier qui parle du dernier film de christophe honoré, qui s'est fait pour "un budget très serré" de........ 2,5 millions d'euros.)

(ah la la, les gars, vraiment..........)

vendredi 18 mai 2007

Brouillons

je relisais d'anciens posts, je me disais qu'il faudrait tout supprimer ou presque, ne garder que quatre ou cinq trucs par mois, quelques photos (et encore), les trucs pleurnichards, ou alors les trucs lyriques, faudrait les virer, ne garder que les trucs sur la boxe et sur flaubert, les trucs sur les livres et le japon, et virer tout le reste, tout, les pensées, les réflexions oiseuses, les masturbations, les pleurnicheries, tous ces épanchements...........

je repensais, je ne sais pas pourquoi, à certaines phrases de julien gracq, à cet usage immodéré de l'italique.

des fois, j'ai envie d'arrêter ce blog avant l'heure.

il faut que je boxe.
il faut que je boxe.

(si tu ne le dis que deux fois, ça n'a pas de sens.)

il faut que je boxe.

(voilà.)

j'ai la tête farcie de minutages et de mes propres plans. jusqu'à dégueuler.

en fait, ce qu'il y a de vraiment pénible, c'est quand le travail sur le film te rend très présent à toi-même.
ce qui est bon en revanche, c'est quand ça t'abstrait de toi-même, quand tombe la familiarité désabusée que tu entretiens nécessairement avec ton propre cerveau. ça arrive, parfois, en tournage, surtout, quand tout à coup les acteurs font une chose que tu n'avais pas prévue, qui est belle - et que tu arrives à l'accueillir avec joie.
mais tout le travail de préparation tend quand même à te rendre chèvre, c'est-à-dire à te rendre très self-conscious. c'est très pénible.

(amélie dit viens dormir, il faut que tu te reposes, maintenant.
c'est exactement ce que j'ai envie d'entendre.
c'est exactement ce dont j'ai besoin.)

bonne nuit.

Massacre

en sortant de la réunion aéroport, je repensais à ces mots de jean-damien, quand il disait comment on ne pouvait pas s'empêcher de se faire du mal, de s'entretuer, même. on devrait comprendre ça, disait-il, on devrait le sentir, au moins. on le sait, en plus - mais on ne peut pas s'en empêcher. on ne peut pas s'en empêcher.
alors que ce qu'il faudrait ne pas oublier, c'est le respect qu'on doit au travail que chacun accomplit*. c'est quand même élémentaire.
alors on dira, c'est parce qu'on est tous très mal payés.
mais justement : c'est parce qu'on est si mal payés qu'on devrait faire encore plus attention - à ce qu'on dit, à ce qu'on fait, à comment on se parle.
pas par respect pour nos petites personnes - qui ne sont de toute façon pas si petites que ça, qui sont même assez considérables - mais avant tout par respect pour l'objet qui nous réunit, et pour le travail qu'on s'efforce tous de faire le mieux possible.
au lieu de ça, on se massacre.
c'est dommage.

* d'ailleurs, souvent, on commence par ne pas se respecter soi-même, par ne pas respecter son propre travail. par autodérision mal placée, par fatigue, par pudeur, et aussi........... en définitive, c'est par là, par cette brèche-là, qu'elle rentre, toute cette merde.

jeudi 17 mai 2007

Emma


sur une idée (brillante) de mahémiti.

Repérages (TSF)




Chiara & Michel (2)

Chiara & Michel

mercredi 16 mai 2007

mardi 15 mai 2007

Drew forever ! (2)

Drew Barrymore a été élue "plus belle femme du monde" par le magazine People

L'actrice Drew Barrymore. (AP Photo/Damian Dovarganes)
NEW YORK (AP) - L'actrice Drew Barrymore a été élue "plus belle femme du monde" par le magazine People.
Selon elle, le secret de la beauté est le bonheur. Elle a confié au magazine que les gens heureux sont beaux, qu'ils deviennent comme un miroir et qu'ils reflètent leur bonheur.
Drew Barrymore, 32 ans, qui fait la couverture du numéro annuel de People consacré aux "100 plus belles personnalités", souligne aussi que pour elle, "la seule règle fondamentale, c'est d'être soi-même".
Drew Barrymore fait partie des 11 célébrités - avec Eva Longoria et les trois Jessica (Simpson, Alba et Biel) - photographiées pour le magazine sans maquillage.

Drew forever !


merci élodie !

Une jeunesse chinoise (2)

c'est amélie qui voyait juste, finalement, quand elle disait qu'elle détestait cette fille, surtout la façon dont elle abdiquait, dont elle considérait que tout était perdu, dès le départ.
un film qui célèbre l'échec, en somme - moi, ce n'est pas l'échec, qui me dérange, c'est que rien d'autre n'existe que ça : le ratage, le regret, le gâchis.
et puis les scènes d'amour, filmées avec les pieds, le pointeur même pas foutu de faire son boulot correctement.
et puis qu'on m'explique, mais qu'on m'explique, nom de dieu, pourquoi la fille saute du toit, comme ça, sans raison, sans rien dire.
(et c'est amélie qui faisait remarquer le détail absurde, ridicule, qui fout tout par terre : pendant la cérémonie en mémoire de la fille, sur le toit, il y en a un parmi les invités qui FILME ! on croit rêver. comme si tout était réductible à ça. espèce de connard, va.)
(si ces deux-trois dernières années m'ont appris quelque chose, et souvent de manière douloureuse, c'est bien ça : on ne peut pas tout filmer, et certainement pas avec tout le monde.)
bref.
ce film est une merde un point c'est tout.
(ah ah !)

L'ère de l'épouvante

c'est amusant, comme le hasard fait se rencontrer les films parfois. là, je regardais wolf creek, le truc australien, et à la fin, je coupe, et je tombe sur breakdown, de jonathan mostow (1997, je crois), qui passait sur m6. foule de correspondances : le désert, les méchants, les situations désespérées, le héros qui regarde partout autour de lui dans espoir de trouver un instrument qui lui permettra de s'échapper / de tuer le méchant / etc.
(il faudrait dire quelque chose de l'instrument dans le film de peur - la chose qui se transforme en arme, objet détourné, transfiguré - par les événements et l'ingéniosité des personnages - en outil de survie. il faudrait dire le plaisir qu'il y a là-dedans, pour le spectateur, qui se met à chercher lui aussi, à réfléchir vraiment activement à la meilleure façon de sortir de la cabane, de la mine, de la maison abandonnée............ plus l'instrument est dérisoire, minuscule par rapport au danger, plus on kiffe!)
(et le plaisir sadique, il faudrait dire ça, évidemment - puisque le sadisme est au coeur du film de peur.)
(comme dirait nathalie, plus justine est vulnérable et naïve, plus on a envie qu'elle s'en prenne plein la gueule. le sadisme, c'est exactement ça.)
(c'est-à-dire que ce qui se met en jeu dans les films de peur, c'est la chose dont parle wolfgang sofsky dans l'ère de l'épouvante, ce truc sombre et informe, ou plutôt polymorphe, cette bête, qui nourrit la capacité d'inventer - de nouveaux supplices, de nouveaux tourments - tout ce qui permet à la créativité de s'épanouir dans sa forme la plus noire.)
(il faut lire ça, l'ère de l'épouvante, pour comprendre la pertinence des films de peur, la justesse avec laquelle ils parlent du monde.)
bref. wolf creek, où le mal tiomphe - vs - breakdown, où le bien triomphe - mais dans une sorte de mélancolie, avec la musique un peu triste, et ce plan très large des époux perdus au milieu du pont, image magnifique, surtout après le climax, d'une brutalité inouïe, quand le gars dans le camion fonce sur les héros, et les percute mille fois (on dirait qu'il les percute mille fois, en vrai c'est un peu moins), et la fille avec sa jambe coincée sous le tableau de bord, l'habitacle déformé, et les yeux fous du type au volant de son camion.......... et bien sûr, quand la femme fait tomber le camion sur le type, la simplicité de ce geste - la vengeance dans sa forme la plus pure, la plus stylisée, finalement.
dans wolf creek, on peut dire que le sadisme atteint une sorte de degré ultime - quand le type sectionne la moëlle épinière de la fille, et son regard à elle quand elle tombe par terre comme une poupée désarticulée, et c'est le dernier plan qu'on verra jamais d'elle - c'est d'une violence complètement hallucinante, c'est une espèce de post-modernisme de la violence - je me souviens qu'on était déjà halluciné à l'époque ou friedkin, ce nazi, tuait william petersen d'un coup de fusil en plein visage une demi-heure avant la fin dans to live and die in l.a. on ne savait pas qu'après, il y aurait wolf creek - qui d'une certaine manière est plus candide, malgré tout, que mettons the descent, où la les personnages sont réellement antipathiques, où personne, finalement, ne mérite d'être sauvé. dans wolf creek, il y a encore une place pour ça, pour le sauvetage - non, qu'est-ce que je dis, pas le sauvetage, je veux dire le salut - à entendre sans connotation religieuse, ce sont des films sans dieu. mettons que wolf creek est donc un film plus doux que the descent, si c'est possible, si ç'a le moindre sens de dire ça.
le mal triomphe, donc.
il y a un truc très juste, dans wolf creek, c'est la façon dont le méchant humilie la fille sexuellement. soudain, dans ce geste, ce qui éclate, c'est toute l'ancestrale domination des hommes sur les femmes, leur abominable tyrannie.
(tiens, ça me rappelle la subtile révolution sémantique assumée par carpenter au début de ghosts of mars, avec le petit carton qui signale au spectateur que la terre vit désormais sous le régime du matriarcat - subtile inversion des valeurs, pleine d'autodérision, et porteuse malgré tout d'un espoir de progrès - idée toute carpenterienne, en somme.)
ce qui me fait penser : dans le futur gouvernement fillon, premier de l'ère sarkozy, la parité hommes / femmes sera respectée, parait-il.
amusant de la part d'une droite qui se dit décomplexée.
amusant, cette soumission à une idée de gauche - amusant surtout comme ça sent le sourire forcé, le refoulé. on n'y croit pas, d'une certaine façon. je ne sais pas comment dire, mais on sent que c'est une concession, que ça exige de leur part un énorme effort.
(je pensais à ça l'autre jour, quand on essayait des kimonos, et en voyant la façon dont ça transformait la silhouette de momoko, comment ça l'obligeait à une certaine tenue - exactement comme le corset en occident. toujours, la tyrannie masculine, l'exercice sempiternel et masturbatoire de la force virile.)
(il n'y a qu'à voir, dans les films de samouraïs, la démarche déliée, presque pataude, des hommes, juste soucieux de la bonne érection du sabre à leur côté - contre la démarche appliquée, scrupuleuse et attentive des femmes.)
(tout était là, déjà.)
ce qui nous renvoie, par le plus grand et le plus hasardeux des détours - mais ce blog cultive le plaisir du détour, du sentier peu battu et du chemin traversant, n'est-ce pas ? - ce qui nous renvoie, donc, à la scène finale de la troisième partie du monde, celle où emma et ukiko se confondent. quelle tenue (ici, les deux sens valent) adopter pour ukiko ? kimono ou vêtements occidentaux ?

dimanche 13 mai 2007

vendredi 11 mai 2007

I must not fear (2)


I must not fear. Fear is the mind-killer. Fear is the little-death that brings total obliteration. I will face my fear. I will permit it to pass over me and through me. And when my fear is gone I will turn and face fear's path, and only I will remain.

I must not fear

je repense à ce mot de rob zombie, "les contraintes rendent créatif", et je me demande jusqu'où c'est vrai, et à partir de quand les contraintes commencent juste à te flinguer.

en tout cas, pour le moment, c'est la créativité qui l'emporte : on me dit tiens aujourd'hui, tu n'as plus droit à ça, et puis tiens, à ça non plus, ça il faut simplifier, ah et puis ça tu peux le faire mais en deux fois moins de temps, qu'est-ce que je dis deux fois, non, en fait, tu ne peux plus le faire non plus..........

bon, ce qui est sûr, c'est que ça va être dur. dur comme jamais. ça va nous tomber dessus comme la vague géante sur new york dans the day after tomorrow. ça va nous fracasser, nous couper en deux.

rester debout. continuer de réfléchir. garder la tête froide. continuer de penser.

ça m'a rappelé deux choses :
- le test des sorcières du béné geserit, dans dune :
"I must not fear. Fear is the mind-killer. Fear is the little-death that brings total obliteration. I will face my fear. I will permit it to pass over me and through me. And when my fear is gone I will turn and face fear's path, and only I will remain."
- et puis ça m'a fait penser à basic de mc tiernan, quand le sergent demande au marine suspendu au-dessus du vide, à bout de force, de faire une opération mathématique. à bout de force, suspendu dans le vide, tu dois quand même être capable de penser.

Elodie


Cigarettes & coffee



(le café me fait penser à la surface du soleil - mais il faut un peu d'imagination.)

Momoko (2)




bienvenue sur le film !

Momoko



jeudi 10 mai 2007

Repérages (Parc)

Kimono


Repérages (Observatoire)




Drew - vs - Robert

france inter, la radio la plus débile, vraiment, j'écoutais une émission nocturne en prenant ma douche du soir (depuis quelques semaines, j'y étais revenu, sur inter, à cause de la campagne, et parce que sur france cu, j'étais tombé sur un entretien avec michel onfray qui m'avait gonflé avec sa façon d'être scandalisé pour pas cher, et con, mais tellement con surtout -- bref), et le gars sur inter tentait de soutenir un propos vaguement écolo en opposant le film d'al gore sur le réchauffement climatique à the day after tomorrow, sans voir que le film d'emmerich est un chef-d'oeuvre, est infiniment supérieur au film d'al gore (que je n'ai pas vu, que je ne verrai pas), et le gars prenait un ton condescendant pour parler du spectacle hollywoodien, pauvre merde, va - sans comprendre pourquoi the day after tomorrow est magnifique, sans voir que ce dont il parle est bien plus essentiel qu'un discours écolo à la gomme, et rien à foutre si emmerich lui-même revendique ça dans son film, cette idiotie, il a fait un chef-d'oeuvre, mais il ne le sait même pas, il l'a fait à son corps défendant, pour ainsi dire, et puis après, c'est la même chose de toute façon.
(mais y a qu'à revoir l'arrivée de la vague sur new york pour comprendre.)
(ou bien quand ils brûlent les livres dans la bibliothèque pour avoir chaud - mais ça, les gauchistes de france inter, ils ne supportent pas, qu'on brûle les livres, ça les choque - tas de cons !)
(mais c'est quand même affolant et hallucinant à quel point les gens ne voient pas ce qu'il y a d'absolument essentiel qui se joue dans le "spectacle hollywoodien", à quel point ça parle de nos vies - et à quel point, en définitive, ça nous sauve.)
(c'est incroyable que les gens ne comprennent pas l'absolue supériorité de drew barrymore sur robert bresson.)
(drew barrymore, mais elle lui met deux claques à bresson, et il s'envole, le misérable - avec ses notes sur le cinématographe de mes couilles - et ses "modèles", le gars il peut pas dire acteur, ça lui arrache la gueule, sa petite gueule de frimeur, à bresson, qui fait son petit découpage tout net, tout au 50mm, bien sage, bien net - monsieur propre, on devrait l'appeler, tiens, comme le pédé avec son anneau dans l'oreille.)
(drew barrymore, elle n'a qu'à apparaître et c'est le flash intégral, même les teignes molles de france inter ils se la ferment - de honte - devant elle.)
et france inter, c'est tout à l'avenant, toutes les émissions, toute la journée (je peux vous le dire, je l'ai écoutée pendant dix ans, cette radio de merde), y a qu'à voir, depuis que sarkozy a été élu, ils continuent comme si de rien n'était, le fou du roy de mes couilles, ils continuent à rire de rien, les émissions isabelle giordaniennes, elles continuent, paula jacques, elle continue - c'est ça , le service public, pas un qui va foutre un peu le bordel, tous ils serrent les fesses, tous en vérité, ils sont contents de ce qui arrive, de ce qui nous arrive à tous, ils le souhaitaient en secret, ils se disent, bah, on va bien voir, ce ne sera sans doute pas si terrible...........

heureusement, il y a drew barrymore - lucky you est sorti aujourd'hui, faut que j'y aille, vite, vite.

mercredi 9 mai 2007

Hasard

une dernière chose, avant d'aller dormir :

aucun de ceux et celles qui travaillent sur ce film n'est là par hasard.

pour moi, c'est très rassurant de savoir ça. (de sentir ça.)

merci.

(et bonne nuit.)

Repérages (merci)

juste pour dire que sébastien m. a trouvé quelques uns des principaux décors du film - et que ces décors sont sublimes, voilà.
il faut le dire.
(il faut dire merci, c'est important.)

et il faut dire à quel point c'est bon d'avoir ça - de savoir que ça, on l'a. ça rassure, et ça encourage.

(je rigole pas, ces décors, c'est une tuerie, vous allez voir.)

Working my ass off

j'avais écrit il y a quelques jours "version finale, hormis les petits ajustements inévitables qui surviendront d'ici le tournage"..........

j'espère que personne ne m'a pris au sérieux.

j'espère que vous avez tous compris que je continuerai d'écrire et de réécrire jusqu'au dernier jour - et même, je le crains, pendant le tournage, la veille pour le lendemain, si j'ai la force........

les gars, c'est pour que le film soit bien, c'est tout. c'est pas pour vous faire chier, je vous jure.

(ça me rappelle une séance de dédicace de james ellroy, à toulouse, il y a quelques années, à l'occasion de la sortie de the cold six thousand. je lui avais dit thank you so much for your work, it means a tremendous lot to me, et le gars m'avait dit, man, that's the point : i'm working my ass off for you.)

(en français, on dirait je m'ouvre le cul pour vous, mais c'est moins poétique, soudain - le français, toujours en-dessous, toujours lamentable............)

Injustice

parce que la question, finalement, le problème du personnage, comme ils diraient à la fémis, c'est quoi ?
je vous le demande, les gars, c'est quoi, le problème d'emma ?

oui, voilà, exactement, c'est la place qu'elle occupe dans le monde. c'est ça le problème de cette fille. parce que son problème, c'est qu'elle est du vide - pas qu'elle est vide, attention : qu'elle est du vide. de l'antimatière, même. c'est pour ça que, à partir d'un certain moment, tout le monde se met à l'avoir en horreur. (de l'antimatière, berk, berk !)

ce que je veux dire, c'est que le problème d'emma n'est pas (contrairement à peter parker) son fond psychanalytique. emma n'est pas névrosée (le réalisateur du film, lui, est névrosé, mais c'est une autre histoire). elle n'est pas une somme de pulsions refoulées ou dérivées. ce serait bien plus simple. (et on laissera ces matières - fécales ? - aux critiques des cahiers.)

non, le problème d'emma, il est d'une autre nature et d'une autre ampleur : c'est le problème que tu as quand ce que tu désires le plus au monde t'est refusé. c'est comme de désirer un enfant et de ne pas pouvoir en avoir ; c'est comme de vouloir faire un film et de ne pas pouvoir. je veux dire, on parle d'obstacles de cette nature-là, quand ce qui te permettrait d'accomplir pleinement ta destinée sur terre t'est refusé. quand tu es empêché - et pas empêché par quelqu'un, mais juste parce que tu es qui tu es.

reprocher à emma de faire du mal aux autres, ce serait comme lui reprocher sa couleur de peau. "elle n'y peut rien, ça sort d'elle."

d'où (j'ai pensé, aujourd'hui, les gars, j'ai pensé - plus fort que winnie l'ourson !) : la fin doit être sinon réécrite, du moins envisagée sous un autre angle. auprès de la japonaise, emma ne cherche pas la consolation, du moins pas tout de suite - pas de pleurnicheries, pas de gémissements, assez, assez ! non, emma est révoltée. elle trouve que c'est injuste, elle ne comprend pas. c'est ça qui fait venir les larmes, et même les sanglots.

c'est l'injustice de sa condition qui lui fait toucher le fond de la détresse.

(quand tu ne sais plus vers qui, vers quoi, quand tu es seul comme un chien galeux, plein de misère et de chagrin.)

ça peut paraître un détail, mais en fait, c'est comme d'épauler différemment son fusil : le canon ne dévie que de quelques centimètres, mais au bout, la balle ira frapper plusieurs mètres à côté. je sais que ce que je dis là est essentiel. j'insiste : essentiel.

bref : des larmes, oui, mais des larmes de détresse et de colère, des larmes de rage et d'impuissance, jusqu'à l'épuisement.

(clémence, il faudra aller jusque là.)

(pour donner la pleine mesure des enjeux qu'on veut soulever ici.)

I've got the power, motherfucker ! (2)


bon, il devrait être inutile d'y revenir, mais quand même si, parce que emma et peter parker, finalement, même combat - je veux dire, deux personnages qui font du mal aux autres à leur corps défendant, l'une parce qu'elle est ontologiquement périlleuse, l'autre parce qu'il éprouve l'ivresse de la toute-puissance (élodie résumait ainsi le parcours psy de spiderman : épisode 1, il découvre ses pouvoirs ; épisode 2, l'impuissance ; épisode 3, la toute-puissance).
le génie de raimi (le génie du cinéma américain est tout entier là-dedans), c'est que spiderman jouit du mal qu'il fait.
emma, elle, ne jouit pas. (cf. notre discussion à ce sujet, clémence - je veux dire, emma jouit-elle ou ne jouit-elle pas ? et comment jouit-elle, ou ne jouit-elle pas ?)
(mais bon, voilà, ils sont américains, ils sont dans la jouissance ; nous sommes français, nous sommes.............)
bref.
ce que je veux dire, c'est qu'il y a des correspondances très fortes entre les deux personnages.
(ce que je veux dire, c'est qu'il faut aller voir spiderman 3, voilà.)

mardi 8 mai 2007

I've got the power, motherfucker !

je pensais à cete photo de bettina rheims, prise en 95, photo complètement hallucinante montrant chirac et juppé et baroin et séguin et debré et millon et pons et roussin dans le bureau de chirac alors maire de paris, quand il vient d'apprendre qu'il est élu, et tout le monde rigole, juppé tient négligemment sa veste sur l'épaule, chirac est au téléphone, baroin ne sait pas encore que dans douze ans il sortira avec la présentatrice du soir 3, juppé, "le meilleur d'entre nous", ne sait pas encore qu'il sera déchu, et il y a quelque chose dans cette image qui parle très explicitement, très précisément du pouvoir, de l'exaltation du pouvoir, de ce qu'il a de masculin, de patriarcal, de viril, toute cette gerbe............. il faudrait que je trouve un moyen de la mettre en ligne, cette image extraordinaire.
c'est à ça que je pensais, à ces réunions entre sarkozy et son frère, fillon, hortefeux, dati (tiens, une femme - oui mais arabe !), alliot-marie (tiens, une autre femme - oui mais non, en fait), etc. ces moments où le pouvoir se goberge de lui-même, où le monde (la france, ta vie, ma vie) ressemble à un gros gâteau qu'on se partage, exactement comme dans cette scène de la sentinelle, scène à la fois appliquée (au sens bon élève) et très belle dans son découpage et son montage, très pure, quand les hommes écoutent le récit de yalta dans un salon d'hôtel particulier, et c'est comme yalta qui se rejoue sous nos yeux --
parce que tu ne dois pas oublier que c'est ça qui se passe sous les ors de l'élysée ou de matignon, c'est le partage du monde, le tien le mien, la redistribution de notre sang et de nos richesses.
j'aimerais bien faire un film là-dessus.
ça me rappelait aussi la scène dans la mort aux trousses entre les espions, quand ils décident de laisser mourir cary grant, "good luck mister thornhill, wherever you are". c'est exactement ça, c'est ce moment où la morale s'efface, passe au second plan, même au troisième, quatrième, je ne sais pas.
j'aimerais vraiment faire un film sur ces gens.
(faudrait peut-être, je me dis, aller voir le film d'arestrup, non ?)

vendredi 4 mai 2007

Repérages (Mare aux grenouilles)

Repérages (Time goes by...)


... so slowly for those who wait.

Repérages (Verrière)

Repérages (Petit-déjeuner 2)

moi
thomas
sébastien m.

Repérages (Petit-déjeuner 1)

sébastien a.
patricia
nicolas

Repérages (Bordeaux)

Repérages (Sur le parking des anges...)


... plus rien ne nous dérange.
hôtel première classe de la z.i. de bordeaux. 32 € la nuit.

dans la minuscule salle de petit-déjeuner aux allures post-soviétiques, les gens ont l'air neuf - comme s'ils avaient vraiment bien dormi.
(hier matin, à une des tables, il y avait deux vrp, un homme et une femme brune à l'air un peu coquin ; ils se souriaient en mangeant des tartines. le soir de notre arrivée, un couple faisait l'amour très bruyamment - on pense qu'il s'agissait d'eux.)