mardi 8 mai 2007

I've got the power, motherfucker !

je pensais à cete photo de bettina rheims, prise en 95, photo complètement hallucinante montrant chirac et juppé et baroin et séguin et debré et millon et pons et roussin dans le bureau de chirac alors maire de paris, quand il vient d'apprendre qu'il est élu, et tout le monde rigole, juppé tient négligemment sa veste sur l'épaule, chirac est au téléphone, baroin ne sait pas encore que dans douze ans il sortira avec la présentatrice du soir 3, juppé, "le meilleur d'entre nous", ne sait pas encore qu'il sera déchu, et il y a quelque chose dans cette image qui parle très explicitement, très précisément du pouvoir, de l'exaltation du pouvoir, de ce qu'il a de masculin, de patriarcal, de viril, toute cette gerbe............. il faudrait que je trouve un moyen de la mettre en ligne, cette image extraordinaire.
c'est à ça que je pensais, à ces réunions entre sarkozy et son frère, fillon, hortefeux, dati (tiens, une femme - oui mais arabe !), alliot-marie (tiens, une autre femme - oui mais non, en fait), etc. ces moments où le pouvoir se goberge de lui-même, où le monde (la france, ta vie, ma vie) ressemble à un gros gâteau qu'on se partage, exactement comme dans cette scène de la sentinelle, scène à la fois appliquée (au sens bon élève) et très belle dans son découpage et son montage, très pure, quand les hommes écoutent le récit de yalta dans un salon d'hôtel particulier, et c'est comme yalta qui se rejoue sous nos yeux --
parce que tu ne dois pas oublier que c'est ça qui se passe sous les ors de l'élysée ou de matignon, c'est le partage du monde, le tien le mien, la redistribution de notre sang et de nos richesses.
j'aimerais bien faire un film là-dessus.
ça me rappelait aussi la scène dans la mort aux trousses entre les espions, quand ils décident de laisser mourir cary grant, "good luck mister thornhill, wherever you are". c'est exactement ça, c'est ce moment où la morale s'efface, passe au second plan, même au troisième, quatrième, je ne sais pas.
j'aimerais vraiment faire un film sur ces gens.
(faudrait peut-être, je me dis, aller voir le film d'arestrup, non ?)

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