samedi 17 mars 2007

Pression


- Ne craignez-vous pas de succomber à la pression ?
- Je suis immunisé... j'ai vécu quelque chose de très dur pendant les cinq ans où j'étais "indésirable" en France. J'étais incompris, rejeté. Mais j'avais choisi de décrire la réalité, que la boxe, en France, était entre les mains d'une seule personne qui la gérait mal, au mieux de ses seuls intérêts privés. Aujourd'hui, ça bouge, Michel Acariès n'est plus le taulier de la boxe en France. Il est tombé. J'avais raison, les faits le prouvent aujourd'hui.
- Vous aussi, vous êtes tombé...
- Oui, au moment même où j'allais devenir celui que j'avais rêvé d'être. Et j'ai tout perdu. Comment voulez-vous que je m'enrhume encore ? J'ai tout connu, le bas et le haut, le sommet et puis la chute. Et je suis encore là. De retour en France, devant les caméras de Canal +. Avant, je me disais, "Il faut que je leur montre à tous, je n'ai pas le droit de perdre sinon ils vont rire de moi..." C'est fait. J'ai connu la défaite et ils ont ri de moi. Désormais, je boxe pour moi, pas contre eux. Parce que le simple fait que je sois de retour est la preuve que je les ai vaincus, eux et leur système. Cette défaite m'a assagi. Je n'ai plus soif de reconnaissance. Je ne désire qu'une seule chose : battre Bell.

(extrait de l'entretien accordé à L'Equipe par Jean-Marc Mormeck à la veille du championnat WBA-WBC des lourds-légers.)

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