dimanche 17 juin 2007

Elephant


j'ai eu envie de revoir quelques images de joel sternfeld, et je m'aperçois que je n'ai pas pris le temps de faire ça depuis plusieurs mois - que c'est le premier dimanche de calme que j'arrive à passer chez moi, seul, à faire des machines, à passer l'aspi, à ranger mon courrier - et à feuilleter quand ça me chante un livre de photos.
ce que j'aime chez sternfeld, ce en quoi je le trouve plus beau que disons stephen shore, c'est le tragique de sa tentative desespérée d'attraper quelque chose du réel. shore, lui, a renoncé, d'une certaine façon, et ses photos sont aussi magnifiques que mornes et dépeuplées. sternfeld, lui, est dans un autre type de tension, me semble-t-il. un peu comme jeff wall, peut-être - il y a parfois la même facétie, la même espièglerie.
ce qui est beau chez lui, c'est la façon dont la photo n'est jamais anecdotique. même la plus connue, celle du pompier en train d'acheter des citrouilles pendant qu'en arrière-plan une maison brûle, n'est pas réductible à cette seule anecdote. je ne sais pas comment il fait ça. j'aime en tout cas ce sérieux, cette application presque souffrante qu'on sent chez lui.

(si tu regardes bien l'image, sur la route, il y a un éléphant.)

Aucun commentaire: