une fille dirait à un garçon je t'emmène où tu veux et le garçon il rigolerait (le con), et puis la fille dirait en rigolant aussi (mais après avoir hésité à mal le prendre), non, non, je suis sérieuse, je t'emmène où tu veux, où tu veux aller ? et le garçon répondrait avec un air de défi au japon, et la fille dirait d'accord, au japon, en plus, en ce moment, les cerisiers sont en fleurs, c'est la meilleure période.
et puis il y aurait des plans sur les cerisiers en fleurs (on dit sakura, et le verbe, c'est saku, sakimassu, qui veut dire fleurir, n'est-ce pas mikiko ?), beaucoup, ça durerait longtemps.
et puis il y aurait des poursuites (au japon), et des bains nus dans des onsen (sources chaudes), des promenades dans les bois et les montagnes de hokkaido, et des fusillades, enfin une seule à la fin mais grosse.
il faudrait que je reprenne midori, quand même, ça ferait plaisir à amélie - et c'est important de faire des films qui plaisent à la fille qu'on aime.
mardi 13 février 2007
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1 commentaire:
et les fleurs sont des promesses de fruits...
"Cette fois, il s'agissait d'un cerisier; non pas d'un cerisier en fleurs, qui nous parle un langage limpide; mais d'un cerisier chargé de fruits, aperçu un soir de juin, de l'autre côté d'un grand champ de blé. C'était une fois de plus comme si quelqu'un était apparu là-bas et vous parlait, mais sans vous parler, sans vous faire aucun signe; quelqu'un, ou plutôt quelque chose, et une "chose belle" certes; mais, alors que, s'il s'était agi d'une figure humaine, d'une promeneuse, à ma joie se fussent mêlés du trouble et le besoin, bientôt,de courir à elle, de la rejoindre, d'abord incapable de parler, et pas seulement pour avoir trop couru, puis de l'écouter, de répondre, de la prendre au filet de mes paroles ou de me prendre à celui des siennes - et eût commencé, avec un peu de chance, une tout autre histoire, dans un mélange, plus ou moins stable, de lumière et d'ombre; alors qu'une nouvelle histoire d'amour eût commencé là comme un nouveau ruisseau né d'une source neuve, au printemps - pour ce cerisier, je n'éprouvais nul désir de le rejoindre, de le conquérir, de le posséder; ou plutôt: c'était fait, j'avais été rejoint, conquis, je n'avais absolument rien à attendre, à demander de plus; il s'agissait d'une autre espèce d'histoire, de rencontre, de parole. Plus difficile encore à saisir."
Jaccottet (cahier de verdure)
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