ne pas oublier de mettre les gens en ville.
(d'inscrire les personnages dans un paysage urbain, ils diraient aux cahiers du cinéma.)
(il faut vraiment faire du cinéma en france pour être capable d'écrire une phrase pareille : où tu as vu qu'un américain écrirait un truc pareil ? un américain, il n'aurait pas besoin d'écrire "penser à mettre les gens - c'est-à-dire les personnages - dans la ville", parce que l'américain, il sait qu'ils y sont déjà, il n'a pas à le démontrer, c'est une évidence, il faut être français pour faire des notes pour plus tard du type "ne pas oublier de montrer des gens - c'est-à-dire des personnages - qui respirent", c'est comme si tu disais, "ne pas oublier de mettre quelques livres dans le champ pour qu'on n'ait pas l'impression que je suis inculte", ah aha ha. parfois je me désole tellement !)
n'empêche : ne pas oublier de mettre les gens - c'est-à-dire les personnages - dans la ville.
faudrait que je revoie un film américain, inside man peut-être, ou keane cette merde pleurnicharde sélectionnée par la quinzaine il y a un an ou deux - mais au moins la ville était là, ou alors un film de richard donner ou de mc tiernan, ou même un roland emmerich, tiens, the day after tomorrow, les plans où l'eau envahit les rues.
se remettre un peu de ville dans l'oeil.
(warriors, peut-être.)
sous peine de faire un film étouffant, un film sans fenêtres ouvertes, un long-métrage avec une esthétique de court-métrage.
(dans tous mes films d'école, il n'y a jamais eu une seule fenêtre ouverte, c'est dire le choc que ça représentait pour moi de faire les grands espaces, tu imagines, je sais bien que pour toi c'est facile d'ouvrir une fenêtre et de regarder dehors mais moi j'ai passé des années enfermé chez moi à regarder le mur d'en face (cf. les posts intitulés "fenêtre sur cour"), je crois que tu n'imagines pas bien ce que c'est, toi tu te dis ok, j'ai chaud j'ouvre, ou alors j'étouffe* je vais dehors mais moi pendant que tu te disais ça, pendant que tu sortais pour aller voir ta famille ou travailler ou exercer toute autre activité sociale, moi je restais seul et j'écrivais, seul chez moi, putain de merde, et je crevais d'être seul et pas vraiment aidé ou pas comme j'aurais voulu, même pas comme j'aurais mérité, bordel de merde, oui, mérité, parce que j'étais gentil même si j'étais con, c'est-à-dire moins intelligent qu'aujourd'hui (ben oui, je suis intelligent et je le sais, c'est comme ça, on ne peut pas avoir que des défauts dans la vie, et dans ces posts je m'attribue des défauts plus souvent qu'à mon tour, donc une fois de temps en temps, ça ne fait pas de mal de dire qu'on vaut quand même un peu, bref), con mais gentil quand même, donc, j'aurais bien mérité d'être moins seul mais ça doit être dans ma nature, mon côté rear window, mon côté sauvage qui fait que je déteste spontanément les journalistes du film français qui entrent dans ma salle de prépa (c'était hyper drôle, l'autre jour y en a un qui est entré et il a tourné autour du sac de boxe et iu nous a présentés et le gars se souvenait même pas de moi alors qu'il m'a interviewé deux fois ce bâtard, il a tapé deux fois dans le sac et il s'est cassé en se frottant la main, ah aha).
de la ville, donc. des gens qui passent dans la rue et qui ne soient pas tous des figurants, si possible.
(je t'en supplie je t'en supplie ne me laisse pas faire un film sans personne, sans dehors, sans gens.)
* et tu te rappelles de la scène des golden boys, celle où le gars dit "j'étouffe, je vais mourir, etc."
jeudi 29 mars 2007
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2 commentaires:
Eh é, tu abuses... ta mémoire te trahit... le journaliste, non seulement il t'a reconnu, mais en + il a cité le titre de ton avant dernier film pour te le prouver (devant ton air d'en douter), et c'est même pas lui qui a tapé deux fois dans le sac de boxe... c'est moi...
si si, il a tapé aussi - mais lui, il s'est fait mal, hé hé.
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